Quatrième chapitre : la fuite Résumé : Dalila s'est entendue avec la nourrice de son neveu pour qu'elle garde Salem quelques jours. Maria propose à Dalila d'occuper son appartement si Riad retourne vivre avec leurs parents. Maria raccroche et retourne s'occuper de son fils, portrait craché de Yahia. Elle n'en revenait pas qu'il se soit marié. Lui qui était contre le mariage... Maria n'est pas parvenue à s'endormir ce soir-là. Elle n'a pas cessé de penser à Yahia qui l'avait poussée à rompre de manière définitive. S'il avait accepté de normaliser leur situation, ce bébé qui était en train de grandir sans lui serait né entouré de ses deux parents. "Je l'aimais, et lui passait seulement son temps, avec moi", pense-t-elle. "Peut-être avait-il des vues sur une autre alors qu'il était avec moi ? Qu'est-ce qui l'avait empêché de s'engager ? Est-ce qu'à chaque rupture, il retournait chez l'autre ?" Le fait de découvrir qu'il l'avait peut-être trahie la rend nerveuse. Elle n'avait jamais senti la présence d'une autre femme dans l'entourage de Yahia au bureau. "Ce n'est pas possible ! Comment ai-je été aveugle au point de ne pas voir qu'il avait quelqu'un d'autre ? Une femme avec qui il s'était engagé pour la vie ?" Maria est levée bien avant son fils. Elle le réveille plus tôt que d'habitude pour jouer avec lui. Elle a besoin de son amour et de sa chaleur pour continuer à avancer dans la vie. Sans lui, sa vie serait vide et n'aurait aucun sens. "Mon petit amour, pour t'avoir, j'ai agi comme une garce ! Je ne suis pas fière, mais ton père... c'est une ordure... s'il m'a trompée depuis le début ! Pourquoi a-t-il donné ce que je voulais à une autre !" Salem lui tire les cheveux comme pour attirer son attention. Elle l'embrasse et le serre contre son cœur. "Mon discours t'ennuie ?" poursuit-elle. "Tu as raison. C'est quelque chose qui te dépasse. Tu n'y es pour rien !" Maria le dépose à la crèche puis se rend à son travail. Elle est parmi les premiers arrivés mais trop de pensées l'empêchent de se concentrer sur les papiers entassés sur son bureau. Au bout d'un moment, elle prend sa veste et son sac. Elle prévient à la réception qu'elle s'absente un moment. Elle se rend au salon familial où elle a l'habitude de déjeuner. Elle commande un café au lait et un croissant. Elle prend le journal oublié par un client et jette un coup d'œil aux actualités. Mais elle ne lit pas. Elle ne parvient pas à se concentrer. Elle referme le journal, maudissant au fond d'elle-même Yahia. Elle vivait bien avant de savoir qu'il avait fait sa vie. "Je m'attendais à quoi ? À ce qu'il reste célibataire toute sa vie ? Il ne m'avait rien promis et ne me dois rien", tente-t-elle de se raisonner. "Je dois arrêter de penser à lui !" Avant de retourner au bureau, elle va voir Salem à la crèche. L'éducatrice lui apprend qu'il est grognon depuis son arrivée. Maria s'assure qu'il n'a pas de fièvre et qu'il ne s'est pas fait mal en jouant avec ses camarades. - Je n'ai pas dit qu'il était malade, dit l'éducatrice. Juste qu'il grognait ! Maria reste le temps de le câliner puis elle retourne au bureau. Cette fois, elle se concentre. Elle ne veut pas avoir de souci d'ordre professionnel. Elle a besoin de son travail. Salem dépendait d'elle. Il n'a qu'elle, par sa faute. "Je dois assumer mes choix", pense-t-elle. "Je ne peux pas blâmer Yahia. Il n'y est pour rien. Il ne sait pas qu'il a un fils. Je me demande quel serait sa réaction en l'apprenant !" Son téléphone sonne et la tire de ses sombres pensées. Elle décroche rapidement et elle soupire en reconnaissant la voix de Samira ! Son appel tombait bien. Elle avait besoin d'oublier et de penser à autre chose... (À suivre) A. K.