Cinquieme chapitre : Malgré elle... Résumé : Maria appelle son amie Dalila et la prie de voir ce qu'il y avait de disponible en location. Elle promet de lui expliquer, une fois à Alger. Maria s'endort. Au petit matin, son fils la réveille. Quand elle entend le téléphone sonner, elle pense que c'est Dalila. Mais non, c'est Dahmane... - Non, c'est moi, ton pire cauchemar qui veut te dire bonjour ! - Je veux bien croire que tu es mon pire cauchemar ! Pourquoi appelles-tu ? Ça ne te suffit pas que j'ai perdu mon emploi à cause de toi ? - C'est de ta faute ! On aurait pu passer du bon temps ensemble, lui reproche Dahmane. Peut-être même qu'on se serait mariés ? - C'est ce que tu promets à toutes les femmes que tu approches ! Arrête d'appeler ! Et évite mon chemin ! Tu me donnes des envies de meurtre ! Elle coupe et laisse le combiné sur le meuble pour qu'il ne l'importune plus. Elle se prépare du café après avoir donné à Salem son biberon de lait. Il s'est installé dans le salon pour regarder les dessins animés. Elle prend son café dans la cuisine. Elle attend le coup de fil de Dalila avec impatience. Dahmane allait poursuivre son harcèlement. Il n'avait pas digéré qu'elle n'ait pas voulu de lui. Même le fait de la savoir virée ne l'avait pas calmé. - Mamaaaaan ! Maria accourt au salon comme si son fils était en danger de mort. - Qu'est-ce qu'il y a mon cœur ? Il est toujours installé en face de la télé. Il lui montre l'écran noir. - Ah... coupure de courant, lui annonce-t-elle en se penchant pour le prendre dans ses bras. Allez, au bain ! Au passage, avant de quitter le salon, elle remet le combiné du téléphone en place. Elle ne veut pas rater l'appel de Dalila. Elle est à la salle de bain lorsqu'il sonne. Elle va décrocher et attend que son interlocuteur parle. La voix inquiète de Dalila lui arrache un soupir. - Maria, j'ai appelé à ton boulot ! Ils disent que tu as été virée ! - C'est une longue histoire ! Je te raconterai quand je serai à Alger, répond la jeune femme. Rassure-moi, tu as du nouveau ? - Oui, t'inquiète... la cousine de Nadir a plusieurs propositions. Celle qui m'a plu est en dehors d'Alger. Les propriétaires sont un vieux couple. Cela fait des années qu'ils louent leur studio meublé aux jeunes filles travailleuses qui viennent de l'intérieur du pays ! Il y a même un coin jardin. Les beaux jours, Salem pourra y jouer ! Cela fait une semaine qu'il est libre ! À croire qu'il t'attendait ! - Ce serait le paradis ! Leur a-t-elle dit que j'avais un enfant ? - Je pense oui... Alors, veux-tu que je fasse la visite des appartements et celle du studio pour te donner mon avis sur leur état etc... ? La décision de Maria est déjà prise. - Le studio me conviendra. Quel que soit son prix ! ajoute-t-elle. Ce qui compte pour moi, c'est qu'on ait un toit et qu'on soit en sécurité ! Rappelle-là tout de suite pour lui demander quand je peux emménager ! - Je te dis ça dans deux minutes ! Maria ne bouge pas après avoir raccroché. Elle attend le coup de fil qui allait changer sa journée et le cours de leur vie. Elle trouve le temps long, comme suspendu. Près d'une demi-heure passe avant que son amie ne la rappelle. - Ils ne veulent plus ? Le studio n'est plus disponible ? - Non. J'attendais qu'elle les joigne et confirme avec eux ! Maria, tu peux emménager dès demain ! La jeune femme soupire. Elle se sent plus légère, comme si on venait de la soulager d'un fardeau. Elle va prendre Salem dans ses bras et le fait tournoyer. - On part, mon amour ! On retourne à Alger, dans la ville où j'ai grandi et vécu heureuse durant de longues années. Là où j'ai connu ton cher père. Mais on n'y va pas pour le retrouver mais pour y vivre en paix ! Son fils répond par des cris de joie, comme s'il comprenait de quoi il s'agit. Maria l'emmène au bain. Elle pense à Yahia, et son cœur se serre. Il lui manque terriblement... (À suivre) A. K.