Pas moins de 150 affaires liées à la grande criminalité sont traitées, chaque année, par les cyber-enquêteurs. "Il est impératif de réduire les espaces de manœuvre où les faiblesses sont susceptibles d'être exploitées par les cybercriminels, notamment dans les médias sociaux qui constituent une arme à double tranchant." C'est ce qu'a déclaré, hier, le général-major Menad Nouba, chef d'état-major de la Gendarmerie nationale, à l'ouverture du séminaire international ayant pour thème : "La cybercriminalité : médias sociaux et sécurité publique" et organisé dans le cadre de l'Initiative 5+5 Défense au Cercle national de l'armée (Alger). Abordant le degré élevé de nuisance et d'atteinte à la sécurité publique, l'orateur a estimé que cette forme de criminalité "ne cesse de prendre des aspects de plus en plus diversifiés et dévastateurs dans un cyberespace qui n'arrête pas de s'accroître". En présence des représentants de France, d'Espagne, d'Italie, du Portugal et de Malte et les 5 pays du la rive sud de la Méditerranée (l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Libye et la Mauritanie), les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité d'arrêter une stratégie efficace pour faire face aux technologies dévastatrices qui sont entre les mains des terroristes et autres criminels qui exploitent les enfants, font chanter les citoyens et violent les données sensibles des personnes et des institutions. "Les réseaux sociaux, tels Facebook, Twitter, YouTube, Myspace et LinkedIn, sont au cœur de notre vie quotidienne. Ces plateformes communautaires ont bouleversé notre vie personnelle et jouent un rôle de plus en plus important sur le plan professionnel (...). Néanmoins, tant que l'internet est le support de ces plateformes sociales, ces dernières ne seront pas épargnées par le phénomène de la cybercriminalité", ont affirmé Mourad Zeribi et Sarah Sadchaouche. Ils révèlent que "les menaces sur les personnes physiques et morales qui usent des réseaux sociaux sont devenues inquiétantes ces dernières années. De la mise en circulation des virus et programmes malveillants, de l'escroquerie et de l'arnaque, de l'atteinte à la vie privée et la e-réputation, de la propagation des idées subversives ou intégristes, les réseaux sociaux sont devenus un terrain fertile des cybercriminels". Cela fera dire au directeur de la sécurité publique (DSP-GN), le général Mohamed-Tahar Benamane, que "les grands crimes se passent sur le Web. C'est un moyen rapide et efficace utilisé par les criminels organisés sur les réseaux sociaux. À notre niveau, nous avons formé des experts et nous avons mis en place une stratégie nationale, avec des cyber-enquêteurs qui travaillent d'arrache-pied". Notre interlocuteur révélera que les 10 000 cyber-gendarmes traitent une moyenne de 150 affaires liées à la grande criminalité. En ce sens, le colonel Djamel Benredjem a indiqué que "l'activité des unités de la GN est illustrée par des exemples d'affaires ayant trait aux différents types d'infraction, traitées dans le cadre de l'exercice de la Police judiciaire. Les contraintes techniques et opérationnelles entravent le bon déroulement des investigations cybernétiques". Signalons, enfin, que ce séminaire se clôturera sur des recommandations pour consolider les efforts de lutte contre le fléau de la cybercriminalité sous toutes ses formes. F. B.