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"Le recours aux massacres procède de décisions politiques délibérées"
Abdelmadjid Merdaci, Historien, sociologue et auteur
Publié dans Liberté le 07 - 05 - 2015

L'historien Abdelmadjid Merdaci, professeur d'université, connu pour ses ouvrages sur la guerre d'indépendance, préside le comité scientifique du colloque sur les massacres coloniaux.
Liberté : Les massacres du 8 Mai 1945 et les autres commis ici en Algérie et ailleurs en Afrique sont-ils une incidence du colonialisme ou une composante du fait colonial ?
Abdelmadjid Merdaci : La première observation que pourrait appeler ce 70e anniversaire de Mai 1945 porte sur le décalage entre ce qui, de plus en plus, s'apparente à une forme d'incantation rituelle et la nécessité d'une connaissance historique documentée. Il est toujours cruel d'opposer aux rites commémoratifs la relative sécheresse des travaux nationaux sur la question. On peut citer le travail pionnier de Redouane Ainat Tabet, la thèse et l'ouvrage de Mekhald Boucif, le documentaire d'Ali Fateh Ayadi, et cela indique un terrain encore en friche. Pour revenir plus précisément à votre question, le choix du thème générique des "massacres coloniaux" par le colloque international qu'organisent, en partenariat, le département Colloques et congrès du ministère de la Culture et les universités de Sétif, Guelma et Béjaïa, n'est pas fortuit et s'assigne de mettre en question la nature du processus colonial. L'idée est de rendre compte du fait que le recours aux massacres, c'est-à-dire à des exécutions de masse principalement, procède de décisions politiques délibérées et exprime bien la nature des colonisations
Un colloque sur les massacres coloniaux à l'occasion de l'événement "Constantine, capitale de la culture arabe" est une question qui se pose...
Le colloque international sur "les massacres coloniaux" peut être un exemple intéressant de ce que pourrait apporter cette manifestation. Etait il, en effet, imaginable que "Constantine, capitale de la culture arabe" fasse l'impasse sur un événement majeur de l'histoire nationale ? Il est alors significatif que, pour l'essentiel, les collègues sollicités aient répondu, souvent avec enthousiasme, à l'invitation et que la rencontre puisse être un forum exceptionnel par la qualité des historiens et chercheurs qui vont communiquer, débattre. Nos amis viennent de Palestine, d'Egypte, de Turquie, de Tunisie, des Etats-Unis, d'Angleterre, de France, et je suis particulièrement heureux de souligner une participation nationale qui peut augurer d'une véritable relance de la recherche sur la question.
Quels sont les moments forts de ce colloque côté thématique et montage spatial ?
Pour rappel, le colloque s'ordonne autour de trois axes, les massacres coloniaux dans le monde, les massacres coloniaux en Algérie et les massacres de Mai 1945 dans le Constantinois. Il s'ouvrira par un témoignage sur les massacres de Mai 1956 sur le massacre du douar Ouejdhane, dans la wilaya de Jijel. Ce qui me semble faire sens, c'est la dimension profondément culturelle du colloque qui, outre les approches académiques, proposera un festival du film documentaire sur les massacres et le public pourra (re)découvrir le travail des grands documentaristes comme Ayadi, Haya, Laalaoui ou Mériem Hamidat. La mémoire des massacres sera revisitée par la talentueuse Soraya Sbiri qui reprendra les chants de résistance et d'espoir de la poésie populaire et il convient de signaler que la Télévision nationale, qui sera aussi présente, diffusera sur Canal Algérie un débat en direct autour de ce 70e anniversaire du 8 Mai 1945. Constantine aura l'honneur de rappeler qu'il ne faut rien oublier, mais aussi qu'il faut désormais faire toute sa place à la recherche, à la créativité. N'est-ce pas là retrouver sa vocation de foyer dense de la vie intellectuelle nationale ?
M. K.


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