Cinquième chapitre : Malgré elle... Résumé : Maria s'emporte quand il lui apprend avoir parlé à Dalila. Elle a un pic de tension. Le médecin lui recommande de se calmer et d'oublier les sujets qui fâchent. Maria trouve un prétexte pour éloigner son fils des urgences. Elle ne veut pas que Dalila et Salem fassent connaissance... - Maria ! Mon Dieu ! Que t'est-il arrivé ? Dalila serre doucement Maria. Elle pleure de joie mais elle est triste de la retrouver à l'hôpital. - Tu as fait un accident ? - Non, juste un petit souci de santé mais hamdoullah ! ça pourrait être pire ! Maria fuit le regard de son amie. Par égoïsme, elle avait coupé avec elle. Toutes les années passées ont été tranquilles. Jusqu'à ces deux derniers jours. - J'ignorais que tu étais dans la région ! Je m'imaginais que tu avais quitté Alger, dit Dalila. On est à quelques kilomètres l'une de l'autre et tu n'as jamais eu envie de me voir ! - On s'appelait !, lui rappelle Maria. Je sais que ton mari et toi allez bien, que toute ta famille va bien... - Tu me manquais Maria ! à chaque fois que je te proposais de venir, tu disais habiter loin d'Alger ! Pourquoi ? Qu'est-ce que je t'ai fait ? - Rien, reconnaît Maria. En fait, avoue-t-elle, j'ai toujours peur que tu dises à Yahia qu'on a gardé contact... J'ai peur que tu lui dises où je réside si tu le savais ! - Mais tu es folle, même si je n'approuve pas ce que tu fais !, dit Dalila. Allez, raconte-moi ! Qu'a dit le médecin ? Ce n'est pas grave ? - Juste un peu de tension... - Ah, c'est une des maladies du siècle ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Dis, où est Salem ? Je voudrais bien le voir ! - Il avait affaire ! - Dommage !, regrette Dalila. Mais je vais revenir et je vais enfin voir ton fils ! J'ai hâte de le connaître ! Ce doit être un jeune homme maintenant ! - Non, il a treize ans, rit Maria. Mais c'est un garçon responsable qui a grandi plus vite que je ne le voudrais ! Il est mûr dans sa tête et j'avoue que parfois ça me fait peur ! - Tu as peur qu'il te quitte ? Mais où pourrait-il aller ? Il n'a personne d'autre que toi ! - Pas besoin de me le rappeler... D'ailleurs, c'est pour cette raison que Salem veut fouiner dans le passé pour se trouver des grands-parents, des cousins, des origines... Dalila voit bien que Maria a des soucis avec lui. - Tu sais, les ados adorent compliquer la vie des parents ! Tu verrais mon neveu, raconte-t-elle. Ces parents ont beau le surveiller, il fricote avec les voyous du quartier ! Ils ont trouvé des cigarettes dans son cartable ! - Moi, pour dire vrai, il est exemplaire ! Il ne fume pas, et son copain Ali est un gentil garçon ! C'est une paire très rare ! Même en classe... Je ne compte plus les félicitations qu'il a obtenues ! Je suis si fière de lui ! - Je le sens ! Dommage que... - Dalila, l'interrompt Maria. Je sais ce que tu veux dire et je te prie de ne plus m'en parler ! C'est un choix que j'ai fait il y a longtemps ! - Mais ce serait bien pour lui... Il le faut le comprendre Maria ! Il n'est pas... - Maman ! Je suis revenu, j'ai oublié les clefs de la maison ! Je les ai laissées dans le sac ! Maria devient blême. Dalila se tourne lentement et écarquille les yeux comme si elle voyait un fantôme. - Sobhan Allah ! Salem t'es beau comme... - Wlidi, je te présente Dalila, intervient Maria qui craignait qu'elle n'ajoute "comme ton père !". C'est mon amie ! - Bonjour !, dit-il en lui faisant la bise, et il est surpris quand elle le serre affectueusement dans ses bras. Dalila n'en revient toujours pas. Elle ne croyait plus à cet instant. Pendant des années, elle a pensé à eux, surtout à lui. Elle l'imaginait grandir. Il était loin de l'image qu'elle s'était faite de lui. En plus de tenir toute la beauté de son père, il est grand. Il la dépasse un peu. - Allah ibarek ! Ce sera un bel homme !, la complimente-t-elle. Qu'Allah le garde ! - Merci Dalila, incha Allah tu auras des enfants ! L'amie perd son sourire. La vie lui a tout donné sauf l'essentiel : des enfants ! (À suivre) A. K