Résumé : Maria a décidé de ne pas reprendre avec Yahia même si elle en souffre. Elle demande à l'agent commercial de vendre son appartement et de lui en trouver un autre. Elle ne veut plus fréquenter les mêmes endroits que Yahia. Ce dernier a respecté son besoin de réfléchir, mais un jour, las d'attendre, il retourne à Rouiba. Il découvre qu'ils sont partis sans laisser d'adresse... -Non ! Ce n'est pas possible ! s'écrie Yahia. Souad, appelle ta belle-sœur et demande après Maria ! Je dois la voir et lui parler ! Dis-lui que je vais divorcer ! La cousine n'a jamais vu Yahia aussi désespéré. Elle veut bien appeler Dalila. - Fais-le tout de suite ! la presse-t-il. Je vais devenir fou ! - Ne crie pas ! Tu oublies qu'on n'est pas seuls ! Mes beaux-parents vont se poser des questions ! - Je leur dirais tout ! Ma femme ne veut pas vivre ici et moi je ne peux pas laisser ma mère seule ! Elle a besoin de moi ! Avant, j'étais tranquille, elle était avec papa Allah yarahmou ! Je ne me souciais pas d'elle ! Maintenant, c'est différent ! Majda veut bien s'occuper d'elle mais là-bas ! - Il faut la comprendre ! Tu lui demandes de quitter sa famille, son pays ! Elle ne veut pas souffrir de l'éloignement ! Toi, tu lui as prouvé que tu étais capable de vivre loin des tiens ! Dans le fond, tu veux rester ici pour ta mère ou pour Maria ? - Les deux, avoue-t-il. Mais appelle Dalila ! C'est son amie. Elle doit savoir quelque chose ! Souad s'exécute sur-le-champ et joint sa belle-sœur. Dalila est surprise d'apprendre que Maria n'est pas chez elle. - Je comprends pourquoi ça ne répond pas chez elle ! ça fait longtemps que vous avez ramené vos affaires de son appartement ? - Oui. On a tout pris. On lui a rendu les clefs trois ou quatre jours après ton mariage ! Donc, tu ne sais pas où elle est ? - Peut-être qu'elle est retournée chez elle ? émet Dalila. Pourquoi tiens-tu tant à la voir ? - C'est Yahia ! Il est malheureux... - Oui, je le sais ! La dernière fois, je le lui avais dit mais cela ne semblait pas la toucher, se rappelle Dalila. Je crois que c'est depuis ce soir-là que je suis sans nouvelles d'elle ! Souad raccroche. Yahia est déçu mais il a l'idée d'aller voir chez elle. - Peut-être qu'elle est chez elle ? J'y vais... Une heure plus tard, Yahia frappait à l'appartement de Maria. Une femme âgée ouvre. - Nâam wlidi ? Oui mon fils ? - Je cherche Maria... Cet appartement est le sien ! Elle secoue la tête. - Chrinah wlidi ! On l'a loué mon fils ! On habite ici depuis trois semaines ! Yahia prend conscience que Maria a disparu volontairement de sa vie. Il retourne chez sa mère et la prend avec lui à Tunis. Sa petite famille l'y attendait avec joie... Dix ans après. On est en 2007. Salem est un beau garçon de treize ans. C'est un garçon calme et studieux. "Le fils à maman" lui rend bien son amour et sa dévotion. Maria a continué à s'occuper de lui comme s'il était un bébé. Parfois elle a conscience qu'elle pourrait l'étouffer. Sa vie tourne autour de lui. Elle travaille dans une entreprise étrangère et sa responsable est une Française. Elles s'entendent très bien. Magalie est au courant pour sa situation. Maria assiste le responsable des ressources humaines. Son travail leur permet de mener une belle vie. Elle a emmené deux fois son fils à Paris. Ils ont visité le Maroc et se sont rendus en Espagne. Maria y a fait une sorte de pèlerinage. Que de souvenirs d'elle et de Yahia lui sont revenus ! Quand elle regarde Salem, elle voit le fruit de son amour. Qu'est-ce que serait sa vie sans lui ? à Aïn Allah où ils vivent depuis des années, Maria n'a pas cherché à se lier d'amitié avec les voisines. En plus de Magalie, elle a sympathisé avec la propriétaire d'une pizzéria du quartier. Il arrive à son fils de rester auprès de Ferrouz. Ferrouz a la quarantaine comme elle. Elle est mariée et maman d'un garçon, Ali, de l'âge de Salem. Ils fréquentent le même collège. Parfois, il reste faire ses devoirs avec lui quand elle le prévient qu'elle rentrera tard. Comme ce soir. Seulement, si d'habitude il l'accueille chaleureusement. Ce soir, il est dans le salon et il semble bouder... (À suivre) A. K.