Depuis au moins la période coloniale, outre les déportations forcées vers les bagnes de la Nouvelle-Calédonie et de la Guyanne, l'émigration algérienne en France, essentiellement économique, remonte à la fin du XIXe siècle. Sans réduire la portée des départs vers les pays arabes, les autres pays européens ou vers les USA, la seconde destination importante des Algériens est le Canada, où la présence algérienne date d'un demi-siècle. Dans ce pays, la particularité de cette émigration "récente" (années 1980 et 1990) réside dans le haut niveau de compétences des Algériens exilés, qui sont en majorité des diplômés de l'enseignement supérieur. La fin du XXe siècle a été tragique pour l'Algérie, pour reprendre Marie Virole, chercheuse du CNRS. Empêchés de mettre leurs compétences au service de la collectivité nationale, voulant échapper à la dégradation des conditions de vie et à la détérioration du climat politique, nos compatriotes ont ainsi mis leur savoir et leur talent au service des pays d'accueil. Un vrai gâchis pour l'Algérie ! H.A.