Cinquième chapitre : Malgré elle... Résumé : Salem ne comprend pas pourquoi elle devient triste quand il parle de lui. Maria pleure. Ces mensonges sont comme une bombe à retardement. Il sort rejoindre Ali qui l'a appelé. Dalila qui passait les féliciter la trouve en train de pleurer. Dalila lui rappelle qu'elle l'a toujours encouragée à tout avouer à Yahia. Un jour ou l'autre, ils découvriront la vérité... - Maman, tes prières n'en finissent plus !, remarque Salem, appuyé au mur de sa chambre. Tu demandais quelque chose à Allah ? - Oui et non... Non, parce qu'Il m'a donné mon garçon, et oui, je lui demande de te garder ! Je n'ai que toi et tu es ce que j'ai de plus précieux sur terre ! Ton sac est prêt ? - Oui ! Ali m'emmène à l'aéroport, lui dit-il. - Je sais, Ferrouz m'a appelée pour me prévenir qu'il viendrait plus tôt ! Maria le regarde, et le cœur serré, c'est Yahia qu'elle voit à travers lui. En plus jeune. Elle grimace un sourire. Quelque chose en elle s'est brisée depuis qu'il lui avait parlé d'aller se recueillir sur la tombe de son père. S'il le fait un jour et elle n'ose imaginer ce qui adviendra de leur relation. - Prends soin de toi man ! - Toi aussi ! Amuse-toi bien ! Mais n'oublie pas de m'appeler chaque soir !, lui dit-elle. Si tu as le temps, envoie-moi des photos par e-mail ! - C'est promis ! Salem vérifie une dernière fois ses papiers et les glisse dans sa banane. Son portable vibre. On entend un coup de klaxon en bas. - Il est en bas ! J'y vais man ! - Allah yessahel ! Bon voyage mon ange ! Salem l'embrasse sur le front et la serre dans ses bras avant de prendre son sac. - Ne te tue pas au travail !, lui dit-il alors qu'elle lui ouvre la porte. - Oui c'est ça ! Et les factures ? Les voyages ? Qui va les payer ?, rétorque-t-elle en riant. Bon voyage omri ! Je t'aime ! Salem descend déjà les escaliers. Elle referme puis va à la fenêtre. Salem lui fait un signe avant de monter dans la voiture de son ami. Elle les regarde partir. Elle les aurait bien accompagnés à l'aéroport, mais elle ne voulait pas pleurer à son départ. Ce voyage allait lui faire du bien. "à nous deux" pense-t-elle en se laissant aller dans un fauteuil. Depuis quelques jours, elle évitait de discuter avec lui, se couchant très tôt. Les idées qu'il avait la rendaient malade. Ses nerfs étaient à fleur de peau. Elle se sait en sursis et se sent mourir à petit feu en pensant qu'il pourrait la détester un jour. Elle respire mieux depuis qu'il est parti. Elle espère que ce voyage lui enlèvera toute envie de se rendre au Maroc. Il doit aller de l'avant. Un bel avenir l'attend. Si seulement il pouvait oublier son père ! Lorsque son portable sonne, elle pense que c'est lui. - Oui mon ange ? Je te manque déjà ! - C'est moi, Dalila ! Comment vas-tu ? - Bien, répond Maria. Et toi ? - Merci, ça va... Je voulais te proposer une sortie ce week-end ! Une sortie entre filles ! Maria fronce les sourcils. Il y a longtemps qu'elles ne sont pas sorties ensemble. Ces dernières années, elles se sont parfois retrouvées au restaurant ou chez elle quand Salem était dehors. Dalila n'avait pas eu d'enfant et l'acceptait douloureusement. à chaque fois qu'elles étaient ensemble, elles en parlaient. Cela lui faisait du bien de se confier. Peut-être qu'aujourd'hui, elle en a plein le cœur et veut trouver une oreille compatissante. Comme elle... - Oui, pourquoi pas ? s'entend-elle répondre. Moi aussi, j'ai envie de te voir. Salem est parti à Paris ! - Tu sais. J'ai appris que Yahia était rentré à Alger. Il ne compte pas repartir, lui apprend Dalila. Sa famille est venue avec lui ! - Super ! C'est tout ce qu'il manquait ! s'exclame Maria. Qu'il soit dans les parages ! (À suivre) A. K.