Cinquième chapitre : Malgré elle... Résumé : Maria se trouve aux urgences lorsqu'elle revient à elle. Sa tension artérielle est élevée. Une infirmière l'emmène passer des radios. On lui fait un bilan général. Maria est affaiblie. Elle voit que son fils a vieilli en quelques heures. Il se charge de cacher ses bijoux, de bien fermer l'appartement. à son retour, sa mère dort. Il ouvre le portable. Il décroche à la première vibration... - Man ? Ça va ? Maria ouvre lentement les yeux et soupire. Elle s'efforce de sourire. - Oui, ne t'inquiète pas, dit-elle en serrant sa main. Tu sais, tous ceux qui ont des postes de responsabilité ont des problèmes de santé ! Le stress en est la cause ! J'ai des collègues qui ont le diabète, d'autres sont hypertendus... Je pense que j'en ferais partie ! Ce n'est pas grave ! - Tu dis ça pour me tranquilliser, réplique son fils. Je te promets de ne plus te causer de soucis ! Pardon maman, je ne voulais pas te stresser ! - Ne dis pas n'importe quoi ! dit Maria alors que le tensiomètre affichait des chiffres élevés. Et puis demain, tu vas en classe ! - S'il y a classe le vendredi ! Maman, tu as un tas d'appels manqués, lui apprend-il. Tu devrais regarder, peut-être que c'est urgent ! Ton amie Dalila a appelé... - Tu as décroché ? Mais qu'est-ce qui t'a pris ? L'alarme de l'appareil lance des signaux. Une infirmière accourt. Le médecin arrive après elle. - Sors d'ici petit ! Maria a la tête qui tourne. Le tensiomètre continue de signaler. - Mais qu'est-ce qui vous met dans cet état ? - Rien... - Vous devez vous calmer ! Vous vous disputiez ? l'interroge le médecin. Vous avez des problèmes avec lui ? Sa crise d'adolescence est pénible à vivre ? - Non, non, on parlait. Mon garçon est adorable !, lui dit-elle. On discutait, c'est tout ! - Le sujet vous a énervée ! Votre tension a fait un pic d'un coup !, lui rappelle l'infirmière. Vous devez éviter les sujets qui fâchent ! Vous bouillez de l'intérieur ! Ça se voit dans votre regard ! - Vous devez impérativement vous calmer ! Faites le vide en vous ! Pensez à votre santé ! à votre fils... Maria hoche la tête. Pas facile, pense-t-elle. La situation lui échappait. Son fils est curieux de connaître le passé et tient à tisser des liens. Elle soupire de soulagement, elle a bien fait ce matin de détruire toutes les lettres de son amour de toujours. Aucun nom, aucune adresse ne doit tomber entre ses mains. Mais il a fallu qu'il ouvre son portable et réponde à sa place. Maria fronce les sourcils. Elle se demande ce que lui veut Dalila. Pourquoi l'a-t-elle appelée ? Maria ne l'avait plus revue depuis son déménagement. Elle se contentait de l'appeler lors des fêtes religieuses et au nouvel an. Elle est une des rares personnes avec qui elle avait gardé contact, même si son amie lui manquait beaucoup. Maria ne lui a jamais dit où ils habitaient. Elle sait que Dalila voyait Yahia à chacune de ses visites au pays, et Maria ne veut en aucun cas qu'elle lui révèle son adresse par "accident". Elle saisit son sac et en sort son portable. Elle lit les messages d'appels manqués et compose celui de Dalila. Celle-ci décroche rapidement. - J'arrive Maria. Je suis à quelques minutes de l'hôpital... Maria pousse un soupir exaspéré. Elle raccroche. Elle pense à Salem dans le couloir. Ils allaient se voir. Salem en profitera pour l'interroger. "Il faut que je l'éloigne d'ici !" pense-t-elle avant de l'appeler. - Salem, s'il te plaît, va voir Ferrouz et demande lui de me préparer un dîner sans sel ! Je n'ai pas l'habitude de manger à l'hôpital. Il y a cette odeur qui m'incommode... Tu peux faire ça pour moi ? - Bien sûr maman ! Tu ne veux rien d'autre ? - Non... "Juste que tu partes sur-le-champ et que tu ne reviennes qu'en fin de journée, après le départ de Dalila !" (À suivre) A. K