La coordination locale des comités de village de Bouzeguène a rendu publique une déclaration dans laquelle elle interpelle le ministre de la santé "à honorer ses engagements sur le projet d'hôpital qui a suscité un grand espoir au sein de la population de Bouzeguène". L'annonce, au printemps 2014, par le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, de l'octroi d'un projet d'hôpital pour la daïra de Bouzeguène a, depuis, fait couler beaucoup d'encre. Réclamé depuis de longue date par tous les élus qui se sont succédé à la tête de l'APC et de la daïra de Bouzeguène, la construction de cet hôpital est considérée comme le projet du siècle depuis l'indépendance du pays. Plus d'une année après, l'hôpital n'a pas encore vu le jour et pis encore, les responsables de la wilaya ont annoncé lors d'une session réservée au secteur de la santé à l'APW de Tizi Ouzou que le projet de cet hôpital n'est même pas inscrit. L'espoir des habitants de Bouzeguène (60 km à l'est de Tizi Ouzou) de voir enfin le projet d'hôpital se réaliser s'évapore. Après avoir enduré les pires souffrances depuis de longues années, caractérisé par les longs et onéreux déplacements vers l'EPH d'Azazga et au CHU de Tizi Ouzou (30 et 60 km), en raison d'un déficit énorme en matière d'infrastructures hospitalières constaté dans la daïra de Bouzeguène, les habitants se sont vite résignés, mais gardent tout de même un espoir aussi minime soit-il de le voir se réaliser un jour. Il est regrettable toutefois de constater qu'une fièvre s'est emparée des habitants de certaines contrées qui voudraient voir cet hôpital se réaliser près de leurs villages. En effet, pendant que des oppositions farouches se manifestaient contre les projets de CET, le tracé de gaz de ville, l'ouverture de routes, la construction de sièges et de logements pour les services de sécurité, le projet d'hôpital, à l'inverse, suscite une immense passion. Cela nous rappelle bien les querelles villageoises d'antan, où une banale affaire de mur mitoyen pouvait prendre les proportions d'une affaire d'Etat. Et pourtant, il s'agit bien d'une affaire sérieuse qui concerne un établissement public hospitalier (EPH), d'une autorisation-programme de plus de 2 milliards de dinars, d'une grande utilité publique pour toute la région. Toujours est-il que de nombreuses voix se sont déjà élevées dans la région pour dénoncer cette immense pagaille qui est engendrée par des années de rancœur et de tribalisme regrettable qui ont toujours entravé le développement local de toute la daïra de Bouzeguène. Cela a d'ailleurs mis en avant le rôle des autorités locales qui paraissaient dépassées par le cours des événements, laissant le champ libre à toutes les supputations. Pour cela, la coordination locale des comités de villages de Bouzeguène qui s'est réunie, la semaine dernière, à Aït Sidi Amar Oulhadj, près du chef-lieu de la commune de Bouzeguène, pour débattre du sujet, a rendu publique une déclaration dans laquelle elle interpelle le ministre de la Santé "à honorer ses engagements sur le projet d'hôpital qui a suscité un grand espoir au sein de la population de Bouzeguène", ajoutant "qu'il n'existe aucune mésentente entre les habitants de la commune qui s'en tiennent au choix du POS (plan d'occupation du sol), initialement localisé au pôle urbain désigné au lieudit Imughlawene".