Ali Fawzi Rebaïne, président du parti Ahd 54, a rencontré, hier, au centre culturel de Chetouane, dans la banlieue de Tlemcen, un groupe de sympathisants et de militants pour débattre des questions d'actualité et aborder les prochaines échéances de son parti. Dans ses propos, il a beaucoup insisté sur la santé du président de la République dont il dira qu'"il gouverne par procuration et qu'il est inadmissible, qu'à ce jour, aucun certificat médical n'ait été présenté au peuple comme cela est de coutume dans tous les pays". Il ajoutera que "les faits démontrent sans ambiguïté que les importantes décisions qui engagent le pays tout entier sont décrétées non pas par le chef de l'Etat lui-même, mais par son entourage immédiat". Pour illustrer sa vision et après avoir rappelé le double remaniement ministériel pour les Affaires étrangères et africaines, il a souligné que "lors du scrutin présidentiel, nous avons élu Abdelaziz Bouteflika et non pas la smala qui gravite autour de lui". Dans le même contexte, il s'est étonné que "lors des audiences qui leur sont accordées, les étrangers écoutent le Président parler et pas le peuple algérien laissé sur sa faim". Et de lancer de nouveau sa phrase culte : "Monsieur le Président, retirez-vous dignement et laissez la place aux vrais décideurs, ceux-là mêmes qui maîtrisent la bonne gouvernance et qui font passer les intérêts du pays au-dessus de toute autre considération." Il a, par la suite, brossé un tableau noir de la gestion du pays en disant notamment que "Bouteflika peut certes s'enorgueillir des manifestations Tlemcen et Constantine capitales de la culture islamique et arabe, mais pas de grandes réalisations à vocation économique pour les générations futures qui vont probablement être confrontées à des taux de chômage plus élevés qu'actuellement et un avenir incertain". Il a aussi évoqué le procès de l'autoroute Est-Ouest et s'est étonné que "le premier responsable du secteur, Amar Ghoul, qui a survécu à 17 remaniements ministériels, soit au-dessus de la loi, n'ayant nullement été inquiété par la justice". Le leader du parti d'opposition a également abordé les questions en rapport avec la situation au Mali et en Libye laissant entendre que l'Algérie est plus que jamais menacée par la recrudescence de la violence dans ces pays frontaliers. A. B