Le président du parti Ahd 54 s'interroge sur la finalité de distribuer des enveloppes supplémentaires dans les wilayas visitées par le Premier ministre. Sellal se prend pour un dieu», a déclaré le président de Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, en réaction à la déclaration faite mercredi dernier à Adrar par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans laquelle il avait affirmé que «le président Bouteflika ne partira pas». S'exprimant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, le leader de Ahd 54 affirme que «la vraie question qu'il faut poser réside dans la capacité du Président à gérer le pays.» Et d'ajouter : «Est-ce qu'un Président handicapé peut continuer à gérer un pays comme le nôtre ? Moi, je dis non ! Nos responsables doivent savoir que l'Algérie n'est pas isolée du monde et que l'opinion internationale suit l'évolution de la situation dans le pays», précise-t-il. Ali Fawzi Rebaïne estime que les gouvernants actuels doivent céder la place qu'ils occupent depuis 50 ans aux nouvelles générations. «Il faut permettre à l'opposition de gouverner», a-t-il lancé. Ce faisant, il brosse un tableau sombre de la situation socioéconomique et politique du pays. Contrairement au discours des responsables du gouvernement qui tentent de faire croire que «tout va bien dans le pays», l'orateur parle d'échecs à tous les niveaux. «La santé, l'éducation, l'économie et même la diplomatie battent de l'aile depuis 15 ans. Les projets inscrits depuis 2003 ne sont toujours pas réalisés et ceux qui ont été réceptionnés, comme les routes, sont refaits sans que personne ne demande des comptes aux responsables de ces projets», a-t-il expliqué. Qualifiant la tournée du Premier ministre dans les différentes wilayas de précampagne électorale, Ali Fawzi Rebaïne s'interroge encore sur la finalité de distribuer des enveloppes supplémentaires sans les contrôler. «En 2003, Bouteflika faisait aussi la même tournée et distribuait de l'argent. Mais on se demande aujourd'hui où est passé cet argent destiné au développement des wilayas ?», a-t-il demandé. BLACK-OUT SUR LA REVISION DE LA CONSTITUTION Evoquant la révision de la Constitution, le président de Ahd 54 dénonce le black-out exercé par le pouvoir sur cette question en privant ainsi le citoyen algérien de son droit à l'information. «Les Constitutions en Algérie sont toutes les mêmes. L'actuel Président est déjà à sa troisième Constitution, mais on ne sait pas quel est l'objectif de ces révisions successives. Normalement, on va vers la révision de la Constitution quand il y a un problème institutionnel. De plus, pour réviser la loi fondamentale, il faut passer par un référendum», a-t-il expliqué. Ali Fawzi Rebaïne dénonce, dans ce sens, les atteintes aux libertés d'expression en citant le cas du jeune blogueur incarcéré et la tentative d'interdiction du forum «Les Débats d'El Watan». A la question de savoir s'il est candidat à l'élection présidentielle de 2014, Ali Fawzi Rebaïne répond que ce sont les militants du parti qui devront trancher. Abordant la polémique actuelle entre le Maroc et l'Algérie, il estime que les peuples des deux pays ne partagent pas la politique de leurs gouvernants. Dans ce contexte, il condamne les propos tenus par le roi du Maroc Mohammed VI dans son discours et qui sont une ingérence dans les affaires internes de l'Algérie. «Il aurait été préférable pour le roi de présenter des excuses au peuple algérien suite à la profanation du drapeau national et à la violation du siège du consulat général d'Algérie à Casablanca, au lieu de s'ingérer dans les affaires internes de notre pays», a-t-il souligné.