Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, se rendra aujourd'hui au siège de Sonatrach pour présider une réunion regroupant les cadres du secteur de l'Energie, a-t-on appris auprès de la cellule communication du ministère de l'Energie. Cette rencontre, qui aura lieu dans un lieu symbolique correspondant à la plus importante source de devises de l'Algérie, est considérée comme une première pour un chef d'Exécutif. Traditionnellement, la tâche est confiée au ministre de l'Energie. La réunion intervient dans un contexte de changements à la tête du secteur. Salah Khebri vient d'être nommé nouveau ministre de l'Energie. Plusieurs sources concordantes au ministère de l'Energie ont annoncé, hier, la nomination d'Amine Mazouzi, nouveau P-DG de Sonatrach. Le Premier ministre profitera de cette opportunité pour tenter de remobiliser les cadres de l'énergie, principalement de Sonatrach, afin de relever les défis qui attendent le secteur : l'augmentation de la production d'hydrocarbures après un déclin qui aura duré plusieurs années, le renouvellement des réserves d'hydrocarbures en vue de faire face à une explosion de la demande domestique et à un niveau d'exportations compatible avec nos engagements internationaux, ainsi que le développement des énergies renouvelables pour assurer la couverture à moyen et long termes des besoins énergétiques du pays. Abdelmalek Sellal pourrait profiter de cette rencontre au siège de la compagnie pétrolière nationale pour installer le nouveau P-DG de Sonatrach. Ce dernier présente d'excellentes références. Il a été directeur de la stratégie et de la planification à Sonatrach. Il a longtemps été chef de département au PED, la Petroleum Engineering Division, une activité au cœur de la compagnie pétrolière de Sonatrach. "C'est un excellent technicien. Il a, à son actif, le plan de développement de Hassi-Messaoud jusqu'en 2050. Il connaît très bien le dossier gaz de schiste. C'est lui qui a développé une approche relative au développement des ressources de gaz de schiste dans la région de l'Ahnet au Sud-Ouest", commente une source sûre proche de Sonatrach. Comme ce dossier est très sensible, on le voit mal entreprendre des initiatives, sans l'accord de la Présidence ou du gouvernement. La question est de savoir s'il aura les coudées franches sur les autres dossiers engageant la compagnie pétrolière nationale ou s'il sera un simple exécutant d'une politique décidée dans les cercles occultes du pouvoir. Dans ce dernier scénario, on pourra s'inquiéter sérieusement sur l'avenir pétrolier de l'Algérie. K. R.