Le 10e Festival national du théâtre professionnel (Fntp) s'est ouvert avant-hier soir à Alger avec la présentation de la performance théâtrale Parcours de mémoire, un spectacle qui revient sur l'histoire du théâtre algérien. La fosse de la scène de la grande salle Mustapha-Kateb du Théâtre Mahieddine-Bachtarzi a été ouverte pour accueillir l'Orchestre symphonique national (Osn) dirigé par le maestro Amine Kouider, qui a composé l'essentiel des musiques accompagnant les quelque 90 comédiens et choristes distribués. D'une durée de 75 minutes, le spectacle, bien accueilli par le public nombreux, a été écrit et mis en scène par Omar Fetmouche qui a tenté de retracer la genèse du théâtre algérien en s'appuyant sur des extraits de textes et de chansons d'artistes disparus. Des portraits à l'effigie de comédiens et dramaturges anciens, pionniers du théâtre algérien, apparus sur des oriflammes suspendues ont ouvert la performance sous les applaudissements de l'assistance. Des passages de pièces ou de chansons de Rachid Belakhdar dit Rachid Ksentini (1887-1944), Chabane Haouat connu sous le nom de Sid Ali Fernandel (1923-1977), Kateb Yacine (1929-1989) et Abdelkader Ould Abderrahmane Kaki (1934-1995) ont été rappelés au public. De même pour, Abdelmalek Bouguermouh (1946-1989), Abdelkader Alloula (1939-1994), Azzeddine Medjoubi (1945-1995) et de M'hamed Benguettaf (1939-2014) dont des extraits de leurs úuvres ont été montrés. Dans une scénographie, également signée du metteur en scène, représentant une arène de la Grèce antique avec ses longs piliers suggérés par des colonnes de draps en forme cylindrique frappés de faisceaux lumineux, les comédiennes et comédiens issus de 11 Théâtres régionaux, ainsi que du TNA se sont donné la réplique et donné vie au spectacle. Mohamed Himour, Mohamed Adar, Abdellah Djellab (campant le rôle de Thespis, premier comédien de la Grèce antique), Brahim Chergui, Faïza Amel (époustouflante), Souad Sebki, Amel Minghed, Djafar Benhalilou, Abdelkrim Beriber, Ahcène Azazni, Yacine Zaïdi, Sali, Rafik Fetmouche, Fouad Zahed, Fawzi Baït, Mourad Oudjit, Khaled Naïmi, Mourad Yekkour, Zouheir Mazari et d'autres encore ont bien porté le texte et brillé de savoir-faire dans des rôles polyvalents aux caractères différents. Auparavant, des hommages ont été rendus à Fatiha Berber et Sid Ali Kouiret, disparus en 2015, à travers la remise à leurs proches, de trophées honorifiques. Le ministre de la Culture, Azzeddine-Mihoubi, a fait part, dans son discours lu par le secrétaire général du ministère de la Culture, M. Oulebsir, de sa volonté à "donner priorité au texte algérien et privilégier l'établissement de passerelles entre le roman d'une part, le théâtre et le cinéma d'une autre part", sans se soustraire, a-t-il déclaré "de l'universalité qui demeure un outil académique primordial". APS