En collaboration avec la direction de la culture, l'APW et l'APC de Tizi-Ouzou l'association culturelle «Tarwa N Gaya» organise, depuis dimanche jusqu'à aujourd'hui, à l'annexe de la maison de la culture Mouloud-Mammeri d'Azazga, la 8e édition du concours national de la chanson amazighe, dédiée cette année, à titre posthume, au chanteur Abdelkader Meksa. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée dimanche matin en présence du directeur de la culture Ould Ali El Hadi, du président de la commission sociale, culture, jeunesse et sport de l'APW, Smaïl Benhanna, et de représentants associatifs. Outre Tizi Ouzou, sept wilayas prennent part à cette édition, entre autres, Bejaia, Sétif, Boumerdes, Bouira, Ghardaïa et Oran. L'association «Tarwa N Gaya», créée en 2000 à Redjaouna, sur les hauteurs de Sidi Belloua surplombant la ville de Tizi-Ouzou, a, au cours des éditions précédentes, réalisé un parcours plus qu'honorable en rendant successivement hommage à Mohammed Hilmi (2005), Amar Driss (2007), Farid Ali (2012) et Arezki Rawes (2014). Pour la présente édition de ce concours national de la chanson amazighe, un vibrant hommage est rendu au défunt Abdelkader Meksa, décédé le 30 octobre 1988 à Créteil, en banlieue parisienne. En plus de l'exposition permanente tenue en son honneur dans le hall de la maison de la culture d'Azazga, des témoignages sur la vie et l'œuvre du chanteur disparu étaient au programme. Une visite a été également organisée à Mira, commune de Timizart, village natal de Meksa, où, en présence des représentants du village, de la famille et de nombreux citoyens, une minute de silence a été observée à la mémoire de Meksa suivie du dépôt d'une gerbe de fleurs. La vie de Meksa a été trop courte. Décédé à l'âge de 34 ans, il a laissé tout de même une œuvre dense et riche. Auteur des célèbres chansons comme «Tafsut», «Massinissa», «Loundja», «Anzar», «Assif Assif», etc., qui ont été des succès retentissants dans la discographie de la chanson kabyle engagée et moderne. Ses titres ont fait de lui un poète reconnu par ses pairs, ses amis et son public qui le suivait partout où il se produisait. Abdelkader Meksa s'est introduit dans la mouvance avant-gardiste, portée par des ténors de la chanson moderne et incarnée par Idir, Ferhat Imazighen, Chenoud, Djamal Allam, les Abranis, Tagrawla, Brahim Izri, Inasliyen ou encore Nabet. Il a atteint son apogée, lorsqu'en 1980, il a brillé au Casif de Sidi Fredj, en se produisant en compagnie de Léo Ferré, une légende de la chanson française. Meksa a produit près d'une trentaine de chansons toutes aussi palpitantes les unes que les autres. Il est certes peu connu aujourd'hui des jeunes mais il a marqué très fortement la génération des années 1970/80 grâce à son talent et à son art de séduction. A l'ouverture du festival, l'artiste Arezki Hani avait admirablement interprété quatre chansons du répertoire de Meksa, notamment «Massinissa» et «Loundja». En outre, le concours national dans sa huitième édition a vu l'entrée en lice des artistes qui ont eu à cœur l'ambition de mettre leur talent en jeu pour décrocher la première place, à condition bien sûr, de convaincre le jury désigné à cet effet. Lors de la première journée, ce sont les wilayas de Tizi Ouzou et de Sétif qui ont concouru avec l'entrée en scène de Siham Bouaziz, de la troupe de danse de l'association «Tarwa N Gaya», face au talent très prometteur d'un artiste de Beni Ourtilane qui a représenté la chanson amazighe dans la wilaya de Sétif. Le concours s'est poursuivi durant la deuxième journée avec les artistes et troupes des wilayas de Tizi Ouzou avec Taieb Ghiles et de jeunes talents de Ghardaïa, de Bouira et de Boumerdes pour prendre fin ce mardi avec des chanteurs de Tizi Ouzou et avec l'entrée en scène du groupe Kappa Léonis et d'Imdukal et de la wilaya d'Oran avec une star qui a fait ses preuves, la jeune Celia Ould Mohand. Des prix seront remis aux meilleurs artistes qui seront élus par le jury. K. N. O.