Plus d'une centaine de producteurs de lait se sont rassemblés, hier, devant l'entrée principale de l'unité Orelait Edough d'Annaba pour réclamer avec véhémence les impayés de primes de soutien depuis le mois de janvier 2015. Les producteurs en colère, qui ont bloqué durant près d'une heure la circulation automobile entre la commune d'El-Hadjar et la ville d'Annaba, ont exigé d'être reçus par le directeur général de l'entreprise du lait. Le président du Comité régional interprofessionnel du lait (Cril), qui a assisté à une réunion improvisée avec le DG de l'Orelait aux côtés de représentants des protestataires, a indiqué que le statu quo est maintenu entre les deux parties et que le blocage risque de perdurer si la tutelle ne réagit pas dans l'immédiat. Cela en précisant que la direction de la laiterie est elle-même tributaire de la décision de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), lequel refuse de valider le paiement desdites primes aux quelque 3 000 producteurs et collecteurs de lait cru des wilayas d'Annaba, de Skikda, d'El-Tarf, de Guelma et de Souk-Ahras. "La direction générale de l'Orelait a prouvé sa bonne foi en reconnaissant la légitimité du mouvement de protestation des producteurs, mais elle ne peut se substituer à l'Onil et au ministère de tutelle, seuls en mesure de procéder au règlement des arriérés réclamés", explique M. Salah. Et de rappeler que "la laiterie de l'Edough a pris sur elle de payer les primes de soutien à la production et à la collecte revenant à tous ses partenaires durant l'exercice 2014, soit le montant faramineux de 67 milliards de centimes, même si ce n'était pas de son ressort. L'Orelait Edough a, certes, réussi à sensibiliser par ce geste les producteurs, pour qu'ils continuent à lui livrer le produit, mais elle ne peut rééditer indéfiniment cette action, d'autant plus qu'elle a, elle aussi, des difficultés de trésorerie". Le premier responsable du Cril pointe un doigt accusateur en direction de l'Onil pour avoir été à l'origine d'un conflit qui n'a aucune raison d'exister. "La politique prônée par le gouvernement en matière de soutien à la production a permis de collecter près de 30 millions de litres en 2014, des quantités qu'on n'avait jamais réussi à atteindre par le passé et qui atténuent sensiblement la facture d'importation du lait en poudre, qui, faut-il le souligner, a été de l'ordre de 2 milliards de dollars au niveau national. Pourquoi ces calculs d'épicier et ces atermoiements, quand on sait que la formule est clairement définie et se résume à l'octroi, après vérification et authentification des livraisons, de 17 DA de prime pour la production et la collecte du litre de lait ?", s'interroge notre interlocuteur qui promet de poursuivre le dialogue avec les parties concernées jusqu'à la satisfaction des revendications des exploitants.