Plus que 1200 éleveurs de bovins de la région de Annaba, représentés par 53 collecteurs conventionnés avec la Laiterie l'Edough ont bloqué avant-hier l'accès à l'entreprise réclamant leur subvention trimestrielle estimée à 100 millions de dinars, à raison de 17da/litre, avons-nous constaté sur place. En colère, ils ont déclaré que : «Nous n'avons pas reçu notre subvention de la laiterie Edough depuis le début de l'année 2015. Nous approvisionnons la laiterie l'Edough depuis huit wilayas, en l'occurrence, Annaba, Souk Ahras, El Tarf, Guelma, Constantine, Mila, Sétif et Bordj Bou Arreridj. Notre production est exclusivement destinée à la laiterie l'Edough et l'argent qu'on encaisse de cette entreprise est notre seule ressource. Actuellement, nous sommes sans aucun sou pour assurer les besoins de nos vaches laitières». Contacté, Karim Boulares, le chef de département agro-élevage de l'entreprise confirme la situation. Pour lui : «Face au retard de paiement de l'office national de l'importation du lait (ONIL) à notre entreprise, cette dernière faisait des anticipations de payement pour ses éleveurs fournisseurs pendant toute l'année 2014 où elle avait réglé un montant total de 460 millions de dinars. Chaque mois, la laiterie Edough faisait l'état de ses éleveurs et l'adresse au groupe GIPLAIT qui, à son tour, le transmis à L'ONIL. La direction des services agricoles adopte la même procédure. L'ONIL devait étudier et valider les états et les transmettre au ministère pour le payement. Il faut savoir que la laiterie Edough a accusé ce retard de paiement car elle doit à l'ONIL un montant de plus que 630 millions de dinars.» De son coté, le directeur général de la laiterie Edough, Benyoucef El Amri, confirme les propos de son chef de département. A ce propos, il abonde : «c'est la première fois que nous sommes exposés à ce genre de problème. Nous avons promis aux éleveurs de régler la situation la semaine prochaine. Nous ne pouvons pas continuer à anticiper les paiements des collecteurs depuis nos propres fonds car cela aura des conséquences néfastes sur la trésorerie de l'entreprise. Cette dernière a également des charges à payer. Si on règle le problème cette fois-ci, nous risquons d'avoir des problèmes de salaires de nos travailleurs». Pis encore, le patron de la laiterie Edough pointe un doigt accusateur à l'encontre de la bureaucratie de l'ONIL qui, selon lui, devait régler le problème l'année dernière.