À 53 ans, Kamel Mouassa est un entraîneur serein. Son rêve, cette saison, est de sauver les tuniques rouges de la relégation et, pourquoi pas, construire un grand club digne de la ville de Annaba. Ces objectifs demeurent difficiles à réaliser, mais pas impossibles. Permettre à l'USM Annaba de se ressaisir et de renouer avec les exploits en est un. Liberté : Quelles sont les raisons qui vous ont incité à revenir à l'USM Annaba ? Kamel Mouassa : Comme tout le monde le sait, l'USM Annaba était dans l'impasse, et ce, avec sept matches sans victoire. On avait, donc, sollicité mes services pour une mission déterminée et urgente. Nous sommes tombés d'accord, étant donné que je connais le président meribout depuis longtemps et on s'estime mutuellement. Par ailleurs, je connais également le milieu sportif annabi et les exigences des supporters. Comment avez-vous trouvé les tuniques rouges ? La formation annabie était dans une situation très délicate. Elle souffre de plusieurs insuffisances, notamment dans ses compartiments défensif et offensif, lesquels sont les plus faibles du championnat. Actuellement, nous sommes en train de livrer une course contre la montre pour stabiliser l'ossature de l'équipe. Afin d'y remédier, nous avons opté pour le recrutement de deux joueurs ivoiriens, un défenseur et un attaquant, attendus pour cette semaine, afin d'encadrer le groupe et avoir les trois compartiments équilibrés. Aux yeux de certains, vous ne faites pas l'affaire. Est-ce une pression de plus ? Un entraîneur ne doit pas penser à ces choses. Je suis un professionnel. Aujourd'hui, je suis ici et demain ailleurs. Je suis conscient que j'exerce un dur et fantastique métier à la fois ; et si on sait ce qu'on doit faire, on n'a nullement le trac. Quand je débarque dans un club, c'est pour faire quelque chose. Mon ambition est toujours d'améliorer son image. Partout en Algérie, tous les clubs vivent le même phénomène. Les gens exigent et le résultat et le spectacle. Ici, à Annaba, le public vit d'émotions. J'essaierai de les lui donner après avoir, bien sûr, assuré le maintien. Quel bilan tirez-vous des premiers matches à la tête de l'USM Annaba ? Ces quatre premières rencontres m'ont permis de déceler certaines lacunes qu'on tentera de combler au fur et à mesure du championnat, en graissant la machine. Certes, beaucoup reste à faire dans cette équipe, mais j'estime qu'on a des joueurs polyvalents, donc capables d'assimiler et de s'adapter à tous les systèmes de jeu. Aujourd'hui, notre objectif est de créer d'abord une grande famille autour de l'USM Annaba pour plus de solidarité. La défaite inattendue devant le Ghali de Mascara n'est qu'un accident de parcours qui peut arriver à tous les clubs. La terre ne s'arrête pas pour autant de tourner après un échec. Ma mission maintenant est de rassembler les joueurs et de leur insuffler l'envie de retourner au “combat”, car le club a besoin d'instaurer un système de jeu opérationnel et rentable pour mieux amorcer la phase retour, qui s'annonce décisive et difficile pour l'ensemble des clubs, y compris ceux qui occupent les premiers rangs. Vous avez l'air d'être très sûr de vous… En quelques saisons, j'ai connu de nombreux clubs. J'ai usé de toutes les méthodes. Ici, je suis chez moi. Pour le moment, la solution pour nous est de rétablir, au plus vite, la confiance et la sérénité entre toutes les composantes de l'équipe. Et là, la responsabilité est une et indivisible ; elle concerne tout le monde (staff technique et dirigeants, joueurs et supporters). Je suis sincère et optimiste quant à l'avenir du club en division une. Un dernier mot… La solidarité demeure notre seul souci et notre force ; les portes sont ouvertes à tous, y compris aux supporters, pour réaliser l'objectif auquel nous nous sommes assignés pour sauver l'USM Annaba de la relégation et lui permettre de retrouver la place qui est la sienne parmi le gotha du football national. Je sais que la ville du jujube a enfanté de grands footballeurs. B. B.