L'ambition de l'Etat islamique (EI/Daech) d'étendre son influence en Libye ouvre de sombres perspectives pour ce pays et menace la stabilité des pays voisins. Le troisième round du dialogue interlibyen s'ouvre aujourd'hui à l'hôtel El-Aurassi, à Alger, dans un contexte marqué par une aggravation de la situation sécuritaire en Libye. Outre les violences opposant les milices libyennes aux forces loyales au gouvernement de Tobrouk, reconnu internationalement, la Libye est également confrontée à l'avancée de Daech qui s'est emparé d'une partie de Syrte (centre) et contrôle quasiment Darna (est), ville qu'il a déclarée capitale du nouveau califat islamique autoproclamé. Le deuxième round du dialogue interlibyen d'Alger s'était achevé, début avril dernier, sans réelles avancées entre les leaders des principaux partis politiques libyens et les membres de la médiation internationale, sur initiative de l'Organisation des Nations unies. Dans une déclaration à l'APS, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a affirmé que cette nouvelle réunion, qui durera deux jours, a pour ordre du jour "L'examen des arrangements sécuritaires, ainsi que les derniers développements de la situation en Libye". Ceci, sans oublier la question de la formation d'un gouvernement d'union nationale qui constitue un grand défi pour la communauté internationale et pour les Libyens eux-mêmes, en raison des profondes divisions qui menacent l'unité territoriale de ce pays. "De nouvelles personnalités libyennes influentes sur le terrain se joindront à ce nouveau round", a affirmé Abdelkader Messahel qui représente l'Algérie à ce dialogue interlibyen, fragmenté en plusieurs processus, dont celui se déroulant au Maroc et réunissant les deux gouvernements libyens parallèles et celui des chefs de tribu en Egypte, en attendant de trouver le moyen de rassembler les milices. "Le contexte particulier" dans lequel va se dérouler ce troisième round met "particulièrement l'accent sur la nécessité de fédérer les efforts et de faire converger les processus à l'effet de capitaliser les résultats engrangés jusqu'ici dans le but d'aboutir, le plus rapidement possible, à la formation d'un gouvernement d'union nationale capable de prendre en charge la mission névralgique et urgente de faire face au terrorisme et de réunir les conditions devant assurer une transition sereine vers la mise en place d'institutions démocratiques et pérennes, attributs d'un Etat fort et souverain", a souligné le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes. "Cette nouvelle phase du dialogue interlibyen intervient à un moment où les initiatives et les efforts visant à trouver une issue politique à la crise multidimensionnelle, dont pâtit le peuple libyen frère, et auxquels l'Algérie contribue activement, connaissent une réelle dynamique. En témoignent la tenue de la sixième réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, à N'Djamena, au Tchad, le 5 juin courant, et la réunion trilatérale Algérie-Italie-Egypte, prévue au Caire le 7 de ce mois de juin", a-t-il conclu. L. M.APS