L'Icso prévoit l'organisation d'une série d'actions entre rassemblements, sit-in, marches et conférences thématiques dont les dates seront prochainement arrêtées. Après avoir disséqué la situation politique du pays qu'ils qualifient de "dangereuse et sans précédent", les membres de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso) ont convenu de la nécessité de recourir bientôt à la rue pour "précipiter la fin du système et aller vers une transition démocratique". Dans un communiqué sanctionnant leur rencontre "fermée" tenue avant-hier au siège national du MSP, ils prévoient, en effet, l'organisation d'une série d'actions entre rassemblements, sit-in, marches et conférences thématiques dont les dates seront prochainement arrêtées. L'opposition compte investir la rue notamment à l'occasion de chaque halte historique et politiquement symbolique, telle que le 5 Juillet, le 20 Août, le 5 Octobre, ou encore le 1er Novembre. Pour réussir cette tâche, l'Icso qui regroupe (déjà) plusieurs partis et personnalités politiques et des représentants des associations et de la société civile, est consciente de la nécessité de s'ouvrir à davantage de partis de l'opposition, de syndicats, d'associations et autres acteurs "croyant à l'impérieuse nécessité de concrétiser les libertés et la transition démocratique". C'est un des points focaux des résolutions découlant de la réunion "fermée" des membres de l'Icso qui réitèrent, à l'occasion, leur refus de "traiter avec le pouvoir dont les dossiers de corruption gangrénant toutes les institutions qu'il s'emploie à classer avec l'aide de la justice loin d'être indépendante". Pour l'opposition, ces dossiers resteront, toutefois, ouverts aux yeux du peuple, lequel pourrait les déterrer un jour ou l'autre et les rouvrir avec une justice indépendante. L'Icso, représentée essentiellement par les partis de la CLTD et le Pôle du changement, incarné par l'ancien chef de gouvernement et candidat à la présidentielle du 17 avril 2014, Ali Benflis, accuse, par ailleurs, le système de préparer la succession au pouvoir avec le principe de "rotation et d'héritage, loin de la volonté populaire et de l'intérêt suprême du pays". Dans son long réquisitoire, l'Icso porte, en outre, la responsabilité au même pouvoir de vouloir procéder à la révision de la Constitution en foulant le principe de consensus national et la souveraineté populaire. Cela se passe, dénonce encore l'Icso, dans un contexte marqué par "les politiques de la restriction et la violation des libertés individuelles et collectives et la réponse par les répressions aux revendications sociales des couches démunies". L'Icso ne manque pas d'appeler, à ce titre, à "la libération immédiate" des chômeurs arrêtés et "arbitrairement jugés" et à "l'arrêt des poursuites contre des syndicalistes". L'opposition s'indigne également "avec force" des refus d'agréments imposés aux nouveaux partis politiques et aux associations, mais aussi de la "non-autorisation" des activités des partis agréés et des médias. Il est aussi reproché au pouvoir de se servir de la politique étrangère pour "travailler ses intérêts restreints et non pas l'intérêt suprême du pays". Les membres de l'Icso ont, dans la foulée, réaffirmé leur soutien aux revendications sociales légitimes. Ceci, tout comme ils appuient la démarche des députés de l'opposition siégeant à l'APN qui œuvrent à former une alliance pour concrétiser la transition démocratique. F .A.