Résumé : Mordjana est offusquée par le comportement de sa mère et lui demande de quitter les lieux, et la scène tournera au vinaigre... Samir venait de terminer son récit... Ilhem est scandalisée par ce qu'elle venait d'entendre. Elle ne comprenait pas que son ami veuille encore rester avec Mordjana... Elle l'aimait toujours et espérait renouer avec lui. Elle soupire et lance d'un air las : -Mais moi, je t'aime toujours Samir... Je t'aime au point où j'en perds le sommeil et l'appétit... Je n'ai plus envie de vivre depuis que tu m'as quittée. -J'ai tenté de garder le contact avec toi, mais tu ne voulais rien savoir. Malgré tout, je demeure cet ami fidèle sur qui tu peux compter... -Un ami ? Cette fois-ci, ses larmes se déversèrent sur son visage, et elle s'interdira tout refoulement. Elle ne pouvait plus prendre sur elle-même et cacher trop longtemps son chagrin. Samir détourne son regard. Il avait trop mal, lui aussi. Ses sentiments pour Ilhem n'avaient jamais été aussi forts... Il ne l'avait jamais oubliée... Elle dormait plutôt au fond de son âme, et maintenant elle se réveille pour le torturer davantage. Il met la main sur son bras : -Cesse donc de pleurer Ilhem... Je suis là devant toi, et le monde ne compte plus. Elle prend un mouchoir et se mouche : -C'est injuste ce qui nous arrive Samir. -Je le sais... On y peut rien... J'aime Mordjana et je... t'aime aussi. Elle relève la tête : -C'est vrai ? Tu m'aimes encore Samir ? -Je n'ai jamais cessé de t'aimer, si tu veux le savoir... Elle sourit à travers ses larmes, et il sentit son cœur fondre devant ce joli minois qu'il n'avait jamais pu effacer de sa mémoire. -Oh ! Samir... Oh ! mon chéri. Il met sa main sur la sienne : -Allez... Maintenant, sèche tes larmes et mange... Il se rendit soudain compte qu'ils avaient tous les deux oublié leur repas. Leurs plats étaient froids, et bien sûr immangeables. Il hèle un serveur et passe une autre commande. Ilhem le regardait faire sans prononcer un mot. Elle craignait que le bonheur qu'elle ressentait auprès de lui ne s'évapore ou ne l'étouffe. Sa gorge était sèche et son cœur cognait dans tout son être. Samir lui verse un peu d'eau. Elle en but une gorgée et redépose son verre sans cesser de le fixer. Il ébauche un sourire : -Tu sembles désorientée et confuse. Elle secoue la tête : -Plutôt émue... Je n'arrive pas encore à réaliser que je suis là devant toi et que tu viens de me confirmer que tes sentiments n'ont jamais changé à mon égard. -Oui... Mais cela ne veut pas dire non plus que nous allons reprendre notre relation... Je suis marié Ilhem... Ne l'oublie pas. Elle baisse les yeux : -Je ne pourrais pas l'oublier... Cependant, j'aimerais garder le contact avec toi... Il opine du chef : -Je n'y vois aucun inconvénient, si tu apprends à contrôler tes sentiments et à accepter ma situation. -Tu sais bien que les sentiments ne se contrôlent pas Samir... Mais je sais garder mes distances... Je comprends amplement tes réticences et tes appréhensions... Je ne vais pas m'immiscer dans ta vie conjugale ni te créer des aléas... Elle soupire : -Je te retrouve à peine que me voici contrainte de te perdre encore une fois... Pourquoi est-ce aussi compliqué pour nous ? -Parce que tout a changé dans ma vie Ilhem, et contre ma volonté... -Même si cela me paraît impossible aujourd'hui, je suis sûre que tu aimerais, toi aussi, replonger dans les souvenirs du passé... Elle met la main sur son bras : -Ne t'inquiète pas, je ne prendrai pas beaucoup de ton temps ni trop de place dans ta vie... Accorde-moi tes faveurs de temps à autre... Quelques heures de bonheur... Une bouffée d'oxygène pour mon cœur meurtri. Je me sens si seule, si abandonnée... On vint les servir, et durant quelques minutes, ils mangèrent en silence. Ilhem n'avait pas très faim et se contentait de mâcher sa nourriture machinalement. Samir, non plus, ne semblait pas pressé de terminer le contenu de son assiette. Il dépose sa fourchette, et demande : -N'avais-tu pas prévu de partir à l'étranger ? (À suivre) Y. H.