Le comité de sauvegarde de la JSK, qui, pour rappel, a appelé à une seconde marche pour aujourd'hui à 10h, afin d'exiger le départ de l'actuel président du club, Mohand-Cherif Hannachi, a animé, hier après-midi, une conférence-débat à l'auditorium de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Intervenant devant une assistance nombreuse et composée majoritairement d'étudiantes et d'étudiants, l'ancien capitaine emblématique de la JSK, Mouloud Iboud, soulignera, d'emblée, que le comité de sauvegarde de la JSK n'a pas de problèmes personnels avec Mohand-Cherif Hannachi, mais il tient plutôt à dénoncer sa gestion qu'il qualifie de désastreuse. "Nous n'avons aucun problème avec le président de la JSK. Nous travaillons pour l'intérêt suprême de la JSK", dira d'emblée Iboud, tout en ajoutant : "Nous sommes là parce que la JSK traverse, depuis quelques années, des moments difficiles que nous n'avons pas pu supporter." Et à Iboud d'affirmer encore : "Ce que nous disons tout haut nous, les anciens dirigeants et anciens joueurs de la JSK, toute la population et les citoyens de Kabylie le pensent tout bas. La seule différence, et je l'ai toujours dit, est que la plupart des anciens joueurs ont la chance d'accéder aux plateaux de télévision ou d'accoster des journalistes pour pouvoir dénoncer cette situation dramatique et cette gestion catastrophique que vit depuis longtemps notre cher club, la JSK." Iboud clamera fort que "nous ne sommes pas là aujourd'hui pour régler des comptes avec quiconque, mais pour régler les comptes de la JSK. Le président Hannachi est en train de déraper en évoquant des problèmes personnels, car il est en manque d'arguments". Il appellera, tout au long de sa longue intervention, tous les étudiants à s'intéresser à l'histoire du club kabyle et de soutenir le comité de sauvegarde pour la bonne cause, celle de sauver la JSK. "À vous les étudiants qui n'avez pas eu la chance de connaître les anciens joueurs de la JSK, dans un pays qui occulte son histoire, il faut vous intéresser à l'histoire de votre club", dira Iboud, tout en soutenant : "Si Hannachi part, vous allez regretter de l'avoir cautionné pendant 20 ans", dira encore Iboud qui, en guise de conclusion, donnera, sur un ton rassurant, des garanties sur la présence d'investisseurs disposés à reprendre le club, en affirmant : "Croyez-moi, et c'est un engagement de tout le comité, si Hannachi quitte la JSK le matin, un investisseur arrivera le soir. J'ai pris des engagements fermes, et cette année, il n'y aura pas de marche arrière, je vous le garantis." Par ailleurs, l'autre partie de la conférence a été animée par Me Meriem Salah, ancien avocat de la JSK, qui évoquera, notamment, le côté juridique du club kabyle depuis sa création et les différentes étapes légales pouvant conduire au départ de Moh-Cherif Hannachi et à l'ouverture du capital de la SPA/JSK. Pour Me Meriem : "Hannachi ne pourra pas ouvrir le capital de la JSK sans assemblée générale. Il veut procéder à l'ouverture des actions sous le manteau, ce qui est illégal. Même les supporters de la JSK peuvent acheter des actions s'ils le souhaitent. Sur le plan administratif, je ne dirais pas que la JSK est mal organisée, mais elle n'est pas du tout gérée, ce qui est plus grave. Pour que tout rentre dans l'ordre, il faut que Hannachi parte pour éviter à ce grand club qu'est la JSK de jouer encore pour le maintien en Ligue1, ce qui est un drame pour un club aussi prestigieux." Il appellera, par ailleurs, les pouvoirs publics, dont le wali de Tizi Ouzou, à intervenir pour sauver le club phare de la Kabylie. Enfin, il s'en est suivi de longs débats avec les étudiants avant que les représentants du comité de sauvegarde de la JSK ne lancent un dernier appel à tous les amoureux de la JSK pour prendre part à la marche de protestation prévue aujourd'hui à 10h sur l'itinéraire menant du stade du 1er-Novembre jusqu'à la place Matoub-Lounès, pour exiger, une fois de plus, le départ du président Hannachi et de toute son équipe. K. T