Des informations contradictoires circulent sur la sortie des mouvements de la Plateforme de la ville de Ménaka, qui constitue un obstacle principal à la signature de l'arrangement sécuritaire de l'accord d'Alger, déjà signé par d'autres parties le mois dernier à l'hôtel El-Aurassi. En effet, alors que la cérémonie de signature de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali est prévue pour samedi 20 juin, à Bamako, la presse malienne a indiqué que les mouvements de la Plateforme ont décidé de quitter Ménaka et l'ont même fait savoir à la médiation internationale, en déplacement dans cette ville, située à 200 km à l'est de Gao. Une délégation de la Plateforme s'est rendue sur place avec une délégation de la médiation internationale pour expliquer sa décision à la population qui est sortie en masse pour les accueillir. Elle a également ajouté que la population de Ménaka ne s'oppose plus au retrait des éléments armés de la Plateforme, principalement composée par le Groupe d'autodéfense des Touareg de l'Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako) et dirigés par Fahad Ag Al-Mahmoud. Les membres de la Plateforme d'Alger avaient conditionné leur retrait de Ménaka par le départ des mouvements armés de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) de cette ville stratégique, tout en demandant en revanche le déploiement des forces armées maliennes pour sa sécurisation. D'autres sources ont affirmé à Radio France internationale que les groupes armés pro-gouvernement malien ont annoncé mardi qu'ils ne quitteront pas la ville de Ménaka. Maître Harouna Toureh, membre de la Plateforme, a affirmé : "On a rencontré les populations, on a rencontré les notables, des hommes politiques. Ils nous ont tous demandé de rester parce qu'ils estiment que ni la Minusma, ni l'armée malienne, en l'état actuel, ne peuvent apporter la sécurité." Pendant ce temps, la CMA a réagi par la voix de l'un de ses membres, Almou Ag Mohamed, lequel a déclaré : "Nous, on s'en tient au document que nous avons signé à Alger et nous pensons que la Plateforme doit quitter Ménaka, assurer la sécurisation de la ville par la Minusma et arrêter de faire monter les enchères." Pour rappel, l'arrangement sécuritaire signé le mois dernier à Alger, exige le retrait des groupes armés de la Plateforme qui occupent la localité depuis le 27 avril dernier après avoir chassé la Coordination. La situation prévalant à Ménaka est considérée par la médiation comme une violation du cessez-le-feu. Il y a lieu de signaler que les tractations se poursuivent donc pour arriver à un consensus face à l'impasse qui prévaut depuis à Ménaka. M. T.