Les individus à l'origine de l'acte criminel qui a causé des brûlures au 3e degré à quatre Mozabites, mercredi, à Berriane, à 40 km au nord de Ghardaïa, n'ont toujours pas été arrêtés par les services de sécurité. Une vive tension régnait hier, vendredi, dans la vallée du M'zab. Les faits remontent à mercredi dernier, lorsque quatre Mozabites à bord d'un Hilux Toyota, s'acheminaient vers Ghardaïa en provenance de Sétif. Il était environ 4h du matin, quand, à la hauteur de Berriane, à 40 km au nord du chef-lieu de wilaya, des individus inconnus lancent un cocktail Molotov sur la voiture. Les vitres étant ouvertes, l'objet inflammable a occasionné de graves brûlures (3e degré) aux quatre passagers, selon des sources locales. Les victimes sont âgées entre trente et quarante ans et trois d'entre elles sont dans un état critique. Ce n'est qu'aujourd'hui, samedi, qu'elles seront transférées de l'hôpital de Ghardaïa à celui des grands brûlés de Douéra, à Alger. Nos sources expliquent qu'il n'y avait pas avant cette date de places disponibles pour la prise en charge des quatre victimes mozabites. Comme beaucoup d'autres hôpitaux du pays, celui de Ghardaïa ne dispose pas d'un service de soins pour grands brûlés. Contacté par nos soins, hier, Hamou Mosbah, membre de la cellule de coordination et de suivi des Mozabites (CCS), affirme que Ghardaïa est encore sous le choc. "Quand les gens sont brûlés dans leurs propres voitures et les criminels courent toujours les rues, il ne reste plus rien à espérer. Avec tout le dispositif sécuritaire mis en place depuis le début des affrontements en novembre 2014, et les caméras de surveillance, je me demande comment de tels actes criminels continuent à être perpétrés et que surtout les auteurs ne sont toujours pas arrêtés. Trois jours sont déjà passés depuis ce regrettable et condamnable incident et il n'y a pas eu la moindre arrestation", proteste-t-il. Cependant, Hamou Mosbah n'exclut pas une escalade de la violence après cet incident. Selon lui, une vive tension régnait hier, dans la vallée du M'zab, et les Mozabites ne comptent pas laisser ce crime impuni. "J'espère que les criminels seront arrêtés pour que les mozabites n'auront pas à venger eux-mêmes leurs victimes", conclut-il. Une semaine auparavant, un jeune a trouvé la mort dans des affrontements dans la même ville de Berriane. Il a été touché à la tête d'un coup de pierre mortel, lors des violences de la nuit du vendredi à samedi 13 juin. Les affrontements qui ont eu lieu durant une bonne partie de la nuit ont cessé le lendemain sur un bilan funeste d'un mort et d'une dizaine de blessés et des maisons incendiées. Les violences entre communautés mozabite et chaâmbie remontent, pour les plus meurtrières, à 2008. Depuis, elles sont devenues récurrentes, avec, à chaque fois, des saillies dangereuses. Les pouvoirs publics peinent à trouver la bonne solution pour faire revivre en communion comme jadis les deux communautés. Ni la sagesse et l'influence des notables mis à contribution, ni les mesures sécuritaires n'ont constitué le bon remède. M.M.