L'économie hors hydrocarbures devrait également subir le contre-coup lié à la baisse des cours à cause d'un ralentissement des investissements publics. Un point positif, cependant, la consommation des ménages devrait rester soutenue. "L'Algérie voit son évaluation A4 assortie d'une surveillance négative : la baisse du cours du pétrole a un impact négatif sur les comptes publics et le compte courant du pays. Si les prix ne repartent pas à la hausse, son activité devrait demeurer atone", relève la Compagnie française d'assurance-crédit à l'exportation (Coface) dans un communiqué de presse publié le 19 juin 2015. La Coface indique que la croissance algérienne devrait connaître un net ralentissement en 2015. La Compagnie française d'assurance-crédit à l'exportation prévoit une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2,6% en 2015, contre 4,1% en 2014. "La baisse des cours des hydrocarbures au 2e semestre 2014 affecte directement l'économie du pays dont le secteur de l'énergie représente plus de 36% du PIB et assure 97% des exportations. Après avoir renoué avec une croissance positive en 2014, l'activité du secteur des hydrocarbures devrait se contracter en 2015", constate la Coface. Ainsi, les exportations en pétrole et en gaz ont fortement diminué. Elles enregistrent une baisse de 23,7% au 4e trimestre 2014. Malgré une légère remontée des prix du pétrole depuis février 2015, la contraction des exportations devrait se poursuivre en 2015. Selon la Coface, l'économie hors hydrocarbures devrait également subir le contre-coup lié à la baisse des cours à cause d'un ralentissement des investissements publics. Un point positif, cependant, la consommation des ménages devrait rester soutenue "en partie grâce à la réforme du crédit à la consommation pour les produits algériens et demeurera l'un des principaux leviers de croissance". Face à un risque de ralentissement prolongé, indique la Coface, "les autorités algériennes ont entrepris certaines mesures visant à limiter les effets de la baisse des prix des hydrocarbures dont la poursuite des dépenses publiques à vocation sociale et une réforme de la fiscalité des entreprises du secteur privé". La Coface évoque, dans son communiqué, une situation budgétaire difficile et une dégradation du compte courant. "Le déficit public devrait s'aggraver en 2015 sous l'effet conjugué d'un maintien des dépenses budgétaires sur le 1er semestre 2015 et d'une contraction des recettes estimée à 10% en 2015", prévoit la Coface, relevant que pour répondre à cette diminution des recettes pétrolières, les autorités prévoient une rationalisation des dépenses publiques tout en maintenant leur soutien au secteur privé à travers un allègement de la fiscalité des entreprises. Bien qu'elle ait augmenté en 2015, estime la Coface, la dette publique algérienne reste faible et soutenable. Les comptes extérieurs devraient également souffrir de la baisse des recettes d'exportations doublement pénalisées par la baisse du prix des hydrocarbures et par la diminution des quantités exportées. "Afin de compenser la baisse des recettes d'exportation, les autorités envisagent d'introduire des licences d'importation sur les produits qui pèsent le plus sur la balance commerciale (ciment, véhicules). Le pays peut toutefois se reposer sur ses importantes réserves de changes (un peu moins de trois ans d'importation)", souligne le communiqué de la Coface. L'organisme français d'assurance-crédit revient aussi sur le dernier remaniement du gouvernement. "Dans un contexte de difficultés économiques, le président Abdelaziz Bouteflika a procédé à un remaniement ministériel important en mai 2015 celui-ci a conduit à la nomination d'une dizaine de nouveaux ministres dont certains touchant des secteurs-clés (à l'instar des Finances, de l'Energie et de l'Enseignement supérieur)", lit-on dans le communiqué. "Le président a, en outre, procédé à des changements à la tête des grandes entreprises et des institutions publiques algériennes dont Sonatrach, la direction générale des Douanes, Air Algérie et la Banque nationale algérienne", ajoute le communiqué. M.R.