Le comité aura pour mission de sensibiliser en permanence la société contre le danger des salafistes qui guette le pays, en général, et la Kabylie, en particulier. Le Centre de la documentation des droits de l'Homme (CCDH) de la wilaya de Béjaïa a organisé, avant-hier soir, une rencontre-débat avec les acteurs de la société civile, des militants politiques et des syndicalistes. Le débat a porté sur le danger salafiste qui menace les fondements de la République. La rencontre est venue à point nommé, après la campagne des salafistes pour interdire des soirées artistiques et culturelles sur l'esplanade de la maison de la culture Taous-Amrouche pendant ce mois de Ramadhan. "Nous avons initié cette rencontre pour débattre du comment défendre les valeurs de la République, menacées plus que jamais par l'extrémisme religieux", a déclaré à l'ouverture de la rencontre le responsable du CDDH de Béjaïa, Hocine Boumedjane, qui juge, par ailleurs, qu'il est impératif de mobiliser la société dans tous ses segments pour faire barrage au salafisme rampant. C'est ce à quoi a prétendu cette rencontre qui pose le premier jalon à la riposte devenue urgente. De son côté, le vice-président de la Ligue pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), Saïd Salhi, rappelle en substance le contexte dans lequel intervient la campagne d'interdiction des soirées artistiques et culturelles, menaçant la liberté de conscience et la liberté de culte, par les extrémistes religieux. "L'esplanade de la Maison de la culture est un espace de rayonnement culturel qui rassemble et qu'il ne faut pas céder au fanatisme religieux", dit-il, tout en dénonçant la démission coupable des autorités. L'intervenant a souligné que l'enjeu est autour de qui va occuper les espaces publics et qui va les gérer, faisant toutefois remarquer que la gestion relève de l'autorité de l'Etat. Une analyse partagée par l'ensemble des participants dans leurs interventions respectives. D'autres intervenants estiment qu'il faut mener un travail pédagogique en direction de la société civile, en général, et des riverains de la Maison de la culture, en particulier. Néanmoins, certains intervenants ont signalé que les campagnes salafistes s'étendent au-delà de la Maison de la culture et touchent des soirées artistiques et culturelles organisées ailleurs, à l'exemple de celles interdites à Sidi-Ali-Lebher et à Sidi-Soufi. Autrement dit, le cas de la Maison de la culture n'est pas un cas isolé. Que faire alors ? Les participants ont convenu à la lumière des interventions des uns et des autres d'organiser une action sur l'esplanade de la Maison de la culture comme première riposte à la montée des salafistes. Il a été décidé aussi la création d'un comité citoyen, qui aura pour mission de sensibiliser en permanence la société contre les dangers des salafistes qui guettent le pays, en général, et la Kabylie, en particulier. Une déclaration devait sanctionner cette rencontre. Les participants se sont entendus pour dénoncer dans leur déclaration l'absence de l'autorité de l'Etat, le silence de la Direction de la culture et le silence du directeur des affaires religieuses de la wilaya de Béjaïa. Sur un autre volet, il est retenu d'appeler la société civile et les partis politiques à lutter pour la réappropriation des espaces publics par l'organisation de conférences et toutes les autres actions pacifiques.