Les militants salafistes agissent désormais à visage découvert au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. Ils sont présents sur les réseaux sociaux où ils lancent leur campagne pour interdire les soirées de gala au niveau de l'esplanade de la maison de la culture Taous-Amrouche. Les salafistes invoquent le motif que ces soirées artistiques dérangent dans leur prière des tarawih les fidèles fréquentant la mosquée d'Aamriou, mitoyenne de la maison de la culture. Un motif de toute évidence fallacieux, puisque les soirées débutent à partir de 22h30, soit après la prière des tarawih et se déroulent à l'intérieur de la Maison de la culture. Il est vrai que les salafistes ont profité de la mobilisation des riverains, qui, eux, étaient dérangés dans leur quiétude jusqu'à des heures tardives de la nuit. Un compromis aurait pu être trouvé pour satisfaire les uns et les autres. Mais la brèche a été exploitée par les salafistes qui ne sont pas à leur premier assaut contre l'institution de la culture de la wilaya. Pour rappel, durant le mois de Ramadhan de l'année passée, la direction de la Maison de la culture avait dû carrément annuler les soirées prévues pour les derniers jours. La raison ? En date du 19 juillet, des salafistes, sous couvert de "la société civile", ont prétexté une réaction à une bravade de non-jeûneurs pour envahir l'esplanade de la Maison de la culture et y accomplir au même endroit, le soir venu, la prière du Maghreb. Face au "laxisme des pouvoirs publics", ils sont revenus à la charge cette année dès le début du Ramadhan. Pour ne plus à vivre de tels événements, la direction de la maison de la culture Taous-Amrouche a programmé toutes ses soirées d'animations artistiques et culturelles à l'intérieur de l'établissement et après la prière des tarawih. Face à cette montée dangereuse des salafistes, "la famille qui avance" comme dernier rempart contre l'obscurantisme est interpellée pour assumer ses responsabilités car il y a une vraie menace sur les libertés publiques et individuelles. L. O