L'ancien ministre de la Justice américain, Ramsey Clark, a rejoint le collectif de défense du président irakien déchu Saddam Hussein, a annoncé hier le porte-parole du collectif, l'avocat jordanien Ziad Khassaouneh. M. Clark, qui est arrivé mardi en Jordanie, “est l'un des membres du collectif de défense du président Saddam Hussein. Cela nous honore et nous inspire”, a dit Me Khassaouneh devant les journalistes. M. Clark a, pour sa part, déclaré : “Ma principale préoccupation est la défense des droits fondamentaux de Saddam Hussein, alors qu'il se trouve en isolement total et qu'il n'a pu avoir accès à son avocat qu'une seule fois, récemment, depuis qu'il a été capturé, il y a plus d'un an.” “Selon le droit international, toute personne accusée de crime a le droit d'être jugé par un tribunal indépendant et impartial. Il ne peut y avoir de procès juste sans ces conditions”, a souligné M. Clark qui a fait ces déclarations devant la presse peu avant de quitter la Jordanie. Il a estimé que le Tribunal spécial irakien (TSI), qui doit juger Saddam Hussein et 11 autres dirigeants de son régime, “n'a pas l'autorité d'une cour criminelle du fait qu'elle a été créée par le Conseil de gouvernement irakien qui n'est autre qu'un produit de l'occupation militaire américaine”. “Notre priorité actuellement est d'établir un système effectif de communication avec Saddam pour préparer sa défense ; il a le droit de communiquer librement avec ses avocats”, a-t-il souligné. Ministre de la Justice de 1967 à 1969 sous la présidence de Lyndon Johnson, M. Clark a, par ailleurs, estimé que les Etats-Unis devaient être jugés pour “leurs crimes lors de l'offensive à Falloujah, pour la destruction de maisons, la torture dans les prisons et la mort de milliers d'Irakiens durant la guerre”. D'autre part, Me Khassaouneh a expliqué que le collectif avait demandé à M. Clark de l'“aider à ouvrir un compte dans une banque locale, arabe ou internationale”, les banques ayant jusqu'ici refusé d'accéder à cette demande.