Retour Le président irakien déchu semble vouloir revenir sur la scène irakienne, par la «petite porte» cette fois. De son lieu de détention et par le biais de son avocat, il incite les Irakiens à l?unité. Saddam Hussein a appelé les Irakiens à être unis et prudents face aux élections du 30 janvier, a déclaré, dimanche, le porte-parole du collectif de défense du président déchu, rapportant les propos de l'avocat irakien qui l'a rencontré jeudi dans son lieu de détention en Irak. Saddam Hussein a émis ces «recommandations» lors d'une première rencontre avec un de ses avocats irakiens jeudi, a précisé, au cours d'une conférence de presse, Ziad Khassaouneh, avocat jordanien et porte-parole du collectif. «Le président a demandé des nouvelles du peuple irakien (...) et insisté sur la nécessité que les Irakiens soient unis», a indiqué M. Khassaouneh, expliquant avoir été informé, ainsi que d'autres membres du collectif, de la rencontre de plus de quatre heures avec Saddam Hussein par son avocat irakien Khalil al-Doulaïmi. Le président déchu a pressé ses compatriotes de s'unir en citant des versets du Coran, a poursuivi Ziad Khassaouneh. Il a également souligné que «les chefs de toutes les communautés religieuses avaient un rôle à jouer et devaient assumer la responsabilité historique de ce qui se passe en Irak actuellement», a-t-il ajouté. Un autre membre du collectif, le Libanais Adnane Dennaoui, a déclaré que lors de la rencontre, Saddam Hussein avait demandé des nouvelles du pays et que Me Doulaïmi l'avait informé que l'Irak se préparait à tenir des élections. «A ce moment-là, le président a dit à Doulaïmi que le peuple irakien devait être prudent face à cette question», a dit Me Dennaoui A la question de savoir si Saddam Hussein avait appelé les Irakiens à boycotter le scrutin, Me Dennaoui a répondu : «Il n'a rien dit de plus.» Selon le collectif, Me Doulaïmi a reçu plusieurs menaces et avait été victime d'une embuscade et cible de coups de feu il y a 12 jours. Les avocats ont ainsi affirmé qu'ils tiendraient les forces américaines et le gouvernement intérimaire irakien pour responsables de la sécurité de cet avocat. «Doulaïmi a été emmené à la rencontre avec Saddam Hussein à bord d'un char. Il ignorait où il était conduit», a dit Me Khassaouneh, ajoutant que l'entretien a eu lieu sous la supervision de militaires américains. «Le président est détenu dans une chambre de 3x5 m qui ne convient pas à un président (...). Il est complètement coupé du monde», a déploré Me Khassaouneh, affirmant toutefois que Saddam Hussein était en bonne santé et avait un bon moral.