Rendu public le 25 juin dernier, le rapport d'Etat américain sur la situation des droits de l'Homme et des libertés en Algérie pour l'année 2014 épingle le gouvernement algérien. Le rapport note qu'en matière de droits de l'Homme, trois grands problèmes subsistent en Algérie : les atteintes aux libertés de manifestation et d'association, le manque d'indépendance de la justice et l'abus de détention arbitraire. Les conditions de détention des 65 000 prisonniers répartis sur les 162 centres pénitenciers ont été soulignées comme pour mettre en exergue un problème de surpopulation carcérale. Le rapport inclut, dans ce chapitre, les conditions de détention jugées longues et sans possibilité d'assistance juridique de personnes soupçonnées d'activités terroristes. Pour le département d'Etat US, le gouvernement algérien n'a pas fait suffisamment d'efforts pour mener des enquêtes, engager des poursuites, voire punir les responsables de l'administration ou des services de sécurité qui se seraient livrés à des violations des droits de l'Homme. Le rapport d'Etat américain, particulièrement sévère à l'encontre des autorités algériennes, évoque aussi une corruption répandue, citant le cas de Chakib Khelil, mis en cause notamment dans l'affaire Sonatrach, qui ne semble pas inquiété par la justice algérienne. Le rapport note que les autorités algériennes ne donnent pas l'impression de vouloir aller jusqu'au bout des procédures judiciaires que le dossier suppose. L'absence de référence à l'ancien ministre de l'Energie dans le fichier de personnes recherchées d'Interpol y est précisée. Le rapport relève que même si des lois anticorruption sont mises en place, leur application demeure problématique. Au plan des libertés collectives et individuelles, le rapport d'Etat américain soulève les problèmes de la répression par le recours excessif à la force policière. Le rapport d'Etat US épingle aussi l'Algérie par rapport à sa gestion des violences dans les vallées du M'zab. Le rapport évoque des arrestations arbitraires et une partialité des services de sécurité dans leurs réactions aux violences cycliques à Ghardaïa. Une critique sévère est également formulée à l'encontre du gouvernement algérien pour le non-respect des libertés de culte et les multiples atteintes aux libertés individuelles, notamment contre les femmes. Une mauvaise note lui est aussi attribuée s'agissant de la liberté de la presse, relevant notamment les restrictions publicitaires qui se sont soldées par la mise à mort d'une dizaine de journaux, sur la centaine qui vit de la manne de l'Anep. R. N.