Pour le Rassemblement action jeunesse (RAJ), "la défaillance dans la gestion de la crise à tous les niveaux de l'Etat n'est un secret pour personne". Il explique que "le tout-sécuritaire avec la politique de la fuite en avant et des solutions hasardeuses ne peuvent que produire méfiance et crise de confiance". Le RAJ interpelle les pouvoirs publics sur la situation chaotique qui prévaut à Ghardaïa et sur l'instabilité dans laquelle se retrouve la région, et rappelle que l'intégrité physique et morale des personnes et de leurs biens incombe à l'Etat. L'association estime que "réduire la crise de Ghardaïa à une crise sécuritaire" démontre encore une autre fois "l'entêtement et l'incapacité des pouvoirs publics à comprendre et à écouter les aspirations des Algériennes et des Algériens à construire un Etat de droit et de justice sociale, un Etat qui reconnaît et qui garantit la citoyenneté algérienne dans sa diversité et ses racines milliaires". "53 ans après l'Indépendance, beaucoup de choses restent à faire dans un contexte national et régional en pleine mutation qui impose la consolidation de la cohésion nationale pour pouvoir faire face aux défis." De son côté, Amnesty International (AI) appelle les autorités algériennes "à briser le cycle de la violence dans la région de Ghardaïa" en déployant "les efforts nécessaires pour protéger les personnes avec équité". AI ajoute que "les autorités algériennes doivent enquêter de manière prompte et impartiale sur ces incidents, ainsi que sur la réponse des forces de sécurité dans le cadre des affrontements". Pour cette ONG, il est important de rappeler qu'"un habitant de Ghardaïa, Youcef Ould Dada, est toujours incarcéré pour avoir osé diffuser une vidéo qui montrait des policiers commettant un vol dans un commerce de la ville en décembre 2013, lorsque les affrontements violents ont débuté". Il a été condamné "pour atteinte à l'intérêt national" et "outrage à corps constitué" en violation "de son droit à la liberté d'expression". Arrêté en mars 2014, il purge actuellement une peine de deux ans de prison. "Sur la base des informations à sa disposition, Amnesty International le considère comme un prisonnier d'opinion et demande sa libération immédiate et sans condition", ajoute l'ONG. M. M.