Ces réfugiés, qui fréquentaient au début le chef-lieu de wilaya, ont préféré déserter le centre-ville de Tizi Ouzou pour s'installer à la périphérie, profitant du moindre embouteillage pour proposer leurs marchandises. À Tizi Ouzou, la communauté syrienne vit essentiellement de petits commerces. On croise les réfugiés syriens sur nos routes proposant du papier mouchoir et de petits objets de décorations mettant quelquefois en danger les petits enfants qui assurent souvent ce genre de petits commerces. Ces "naufragés" de la guerre dissimulent leur misère derrière de telles pratiques qui constituent un procédé plus décent pour éviter de demander l'aumône. Les produits vendus sont ramenés du marché de gros d'El-Eulma (Sétif), indique-t-on. Une pratique qui inspire de nombreux mendiants "locaux" qui adoptent désormais cette méthode en se faisant passer pour des réfugiés syriens. Ces réfugiés, qui fréquentaient au début le chef-lieu de wilaya, ont préféré déserter le centre-ville de Tizi Ouzou pour s'installer à la périphérie, profitant du moindre embouteillage pour proposer leurs marchandises. On les retrouve ainsi sur la route menant vers Drâa Ben Khedda à l'ouest et celle menant à Azazga à l'est. Ils se positionnent au milieu de la route avec des pancartes où on peut lire "famille syrienne a besoin d'aide. Dieu vous le rendra". Quant aux enfants, ils s'accrochent aux bras de leurs mères, quant ils ne sont pas placés dans des poussettes au milieu de la chaussée sans se soucier des risques d'accident. Selon Samir Bouaziz, président du comité local du Croissant-Rouge : "La plupart des réfugiés syriens ont loué de petits appartements, des locaux et parfois momentanément des chambres d'hôtel. Afin d'assurer leur loyer, ils font de petits commerces ou travaillent chez des particuliers." Notre interlocuteur relève l'absence d'un camp d'accueil spécialisé. "À notre niveau on reçoit six familles seulement. Ces dernières viennent demander des denrées alimentaires, des couvertures ou des ustensiles de cuisine. C'est une frange qui préfère être autonome", précise-t-il. C'est le cas de la famille Hechache, composée de quatre enfants, que nous avons contactée. Elle a loué un appartement à Oued Aïssi, chez un particulier. Pour payer le loyer, 14 000 DA le mois, le père travaille comme ouvrier dans une entreprise de construction. "J'ai deux garçons qui vont à l'école et deux filles non scolarisées car elles ont du mal à s'adapter du fait qu'elles ne parlent pas tamazight", affirme la mère. Mais est-ce la seule raison qui empêche cette famille de scolariser ses filles ? Nous n'aurons pas de réponse à notre question. Quant à la situation précaire de la famille, notre interlocutrice souligne qu'elle vit dans des conditions convenables. "Ici, c'est mieux qu'en Syrie, car on arrive à travailler et gagner quelque peu notre vie, même si on consent quelquefois de gros sacrifices pour payer notre loyer." De son côté, le chargé de la communication de la direction de l'éducation de Tizi Ouzou, Mohand Tachabount, soulignera que vingt enfants syriens sont actuellement inscrits dans des établissements scolaires de Tizi Ouzou et de Draâ Ben Khedda. "Au niveau du primaire, nous n'avons enregistré aucun inscrit mais nous avons 18 élèves dans le moyen et deux au secondaire, et je précise que nous avons tout fait pour leur faciliter les démarches d'inscription à l'école", dira notre interlocuteur. C'est dire qu'un travail de sensibilisation des parents s'impose pour les amener à inscrire leurs enfants à l'école, et ce, pour éviter un autre drame. K.T.