Résumé : Samir avoue ses sentiments à Ilhem... Lui aussi a souffert de leur séparation... Il se sentait heureux en sa présence, et lui avoue enfin que sa mère lui avait suggéré de l'épouser en seconde noce. Ilhem est sidérée... Elle n'en croyait pas ses oreilles... Hasna avait pourtant affiché ses positions envers elle lors de leurs fiançailles... Samir s'étire... Dans l'obscurité de la nuit, on entendait un chien aboyer au loin, et le cri d'un hibou. Mais c'était quelque chose d'autre qui l'avait réveillé... C'était le vibreur de son portable sur la table de nuit. Il reconnaît le numéro de Mordjana et sursaute. Il avait complètement oublié de l'appeler, et elle devait s'inquiéter de son absence. Il jette un coup d'œil à Ilhem qui dormait profondément à ses côtés, avant de décrocher pour entendre la voix angoissée de sa femme : -Samir... ? Où es-tu donc... ? Je me suis fait un sang d'encre... -Heu... Je... je me suis endormi sur mon bureau... Quelle heure est-il ? -Quelle heure est-il ? Il fera bientôt jour... -Hein... ? -Il est presque quatre heures du matin... Pourquoi n'es-tu pas rentré ? -J'avais un travail urgent à terminer, et j'ai dû m'assoupir... La fatigue avait eu raison de moi. Il mentait et il en était honteux. Mais il n'avait pas d'autre alternative pour expliquer son absence à Mordjana. -Tu vas continuer ton sommeil au bureau... ? -Heu... Non... Bien sûr que non... J'arrive tout de suite... Il raccroche et s'empresse de se lever pour s'habiller et quitter les lieux. Il ne voulait pas réveiller Ilhem, et se contenta de déposer un baiser sur son front. Elle comprendra qu'il était parti rejoindre Mordjana. Depuis ce jour, il se débrouillait pour être avec "ses" deux femmes régulièrement. Comment faisait-il ? Lui-même était étonné de la facilité qu'il avait trouvée à vivre ainsi entre deux domiciles sans trop de mal. Pour Mordjana, il était encore au bureau, et pour Ilhem il était avec Mordjana... Un dilemme qu'il dû adapter afin d'être plus "équitable" dans ses relations. Le paradoxe dans l'affaire, c'est qu'il aimait les deux femmes ! Il avait longuement réfléchi à la possibilité d'épouser Ilhem en seconde noce sans éveiller les soupçons de Mordjana... Mais il hésitait encore. Cette dernière était revenue sur l'éventualité d'adopter un enfant et ne cessait de le harceler. La vie continuait avec ses hauts et ses bas. Il travaillait et gagnait un bon salaire. Il était heureux, mais se sentait parfois coupable de cacher tant de choses à sa femme... Il ne savait par quel bout commencer pour lui expliquer les raisons qui l'avaient amené à renouer avec son ancienne fiancée. Un jour, Mordjana découvrira cette réalité qu'il s'entêtait à lui cacher... La meilleure solution était donc d'avouer ce "crime" de conscience avant qu'il ne soit trop tard. Mais le courage lui manquait. Un soir, alors qu'il se trouvait avec elle, Mordjana le sermonne sur son insouciance... Il ne parlait plus d'enfants, n'abordait plus le sujet de l'adoption sur lequel elle était pourtant revenue à maintes reprises. Il se contente de hausser les épaules : -Je ne voulais pas te stresser davantage... Je te laisse le libre arbitre. Si tu y tiens, je n'y vois aucun inconvénient... -Tu veux dire que je peux entamer la procédure de l'adoption ? -Tout à fait... Je vais signer tous les papiers nécessaires, et tu pourras toi-même choisir l'enfant, et même lui donner un prénom... -C'est vrai ? -Mais bien sûr ma chérie... Je ne veux que ton bonheur, tu le sais bien. Elle se tut et se met à réfléchir. D'abord il va falloir qu'elle se renseigne davantage sur les procédures requises, puis entamer le long périple bureaucratique... On va la submerger de questions et de conditions, mais elle tiendra jusqu'au bout... Elle passe une main sur son ventre et regarde son mari : -Si Dieu nous avait accordé des enfants, tout serait si simple aujourd'hui entre nous. Je... je veux dire que je n'aurais pas eu recours à cette méthode... Je... je sens comme une réticence chez toi. Il s'approche d'elle et lui entoure les épaules de ses bras : -Je n'ai jamais été réticent, tu le sais bien... Je t'ai moi-même proposé cette alternative lorsque tu faisais tes crises de mélancolie. Je voulais coûte que coûte exaucer tous tes vœux... Mais tu n'en faisais qu'à ta tête... Rappelle-toi que tu as tenté le tout pour le tout... Tu as même eu recours aux "services" d'une matrone inculte... Elle soupire : -J'ai tout tenté il est vrai... Hélas ! Cela n'a rien donné... Je... je reconnais que je t'ai mené la vie dure Samir... Tu m'en vois vraiment désolée... Je... je voulais te combler..., te rendre heureux... -Je sais ma chérie... Mais ce que tu ne veux pas comprendre, c'est que, avec ou sans enfant, je t'aime et je me sens heureux et comblé auprès de toi. Y. H. (À suivre)