Résumé : Samir se sauve... Sa mère l'avait soûlé par ses suggestions, mais il reconnaît que ce qu'elle racontait était vrai... Il tenait encore à Ilhem... Comme poussé par une force intérieure, au lieu de se rendre directement à son bureau, il fera un détour par le cabinet de cette dernière... La jeune femme est heureuse de le revoir, et lui fera visiter son cabinet qu'il trouvera très coquet. Ilhem se retourne vers lui, le visage fendu d'un grand sourire : -Alors... Comment tu trouves mon lieu de travail ? -Très accueillant... Tu as toujours été douée dans la décoration intérieure. C'est toi qui a fait les séparations internes, n'est-ce pas ? -On ne peut rien te cacher. À l'origine, il n'y avait qu'un vaste espace froid et vide. Au lieu de me contenter d'y déposer mes outils, j'ai décidé de le transformer... Le résultat est là... J'ai pu "découper" deux bureaux, ce hall, qui sert aussi de salle d'attente, et ce coin cuisine et douche... Tu aimes ? -Tout est parfait... J'apprécie tes goûts Ilhem...Je n'ai jamais oublié que tu étais toujours major de promo dans ton domaine. Elle dépose ses affaires sur son bureau et se rendit dans la cuisine pour brancher la cafetière : -Alors... Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Mordjana te préoccupe toujours ? Il tire une chaise pour s'asseoir et soupire : -Oui... Plus que jamais... -Elle est obsédée par cet envie d'avoir un enfant... Il ne faut pas lui en vouloir, c'est bien plus fort qu'elle... -Je comprends... Cependant, si je t'apprenais qu'hier soir elle m'a bizarrement proposé d'adopter un enfant, alors que par le passé, et à chaque fois que j'abordais ce sujet, elle s'emportait et me lançait au visage que je n'étais qu'un ingrat et un égoïste qui ne pense qu'à ses intérêts. Elle disait qu'elle voulait avoir son propre enfant, le concevoir, et le sentir en elle, avant de le mettre au monde... Ilhem hoche la tête : -La maternité... Un rêve que berce chaque femme dès qu'elle est en état de procréer...C'est légitime de sa part. -Pourquoi revient-elle alors sur l'adoption ? -Oh ! Je n'en sais trop. Dans ce domaine, chaque femme conçoit les choses à sa manière. - Dans le cas de Mordjana c'est un peu différent... Elle devient un sujet de conversation épineux dans la famille... Mes tantes la traitent de femme stérile, et ma mère n'est pas du reste. -Cela se comprend donc Samir... Mordjana est bien malheureuse, ne rajoute pas à son désarroi. -Je ne lui reproche rien... Nous avons un peu discuté, puis comme je tombais de sommeil, je lui ai suggéré de reporter cette conversation... Je crois que c'était juste un subterfuge de ma part, car le sujet m'ennuyait, je l'avoue. Ilhem dépose deux petites tasses sur la table, et y verse le café chaud. -Un sucre ou deux ? -Un sucre... Tu as oublié mes goûts à ce que je vois. -Non... Je n'ai rien oublié Samir... Seulement, conviens-en, avec le temps et la séparation, beaucoup de choses peuvent changer... D'un geste machinal, il tendit la main, et se met à lui caresser le bras. Elle ferme les yeux et il s'enhardit à lui prendre la main pour la porter à ses lèvres. -Je t'aime encore Ilhem... Peut-être bien plus qu'auparavant. -Je... Je n'ai jamais rien oublié Samir... Tu me manques tant... Elle se reprend, et retire sa main : -Heu...Tu parlais de Mordjana... Tu vas sûrement accéder à sa proposition... Il soupire et se laisse aller contre le dossier de sa chaise : -Pourquoi sautes-tu du coq à l'âne Ilhem... Je t'ai à peine retrouvée durant ces quelques secondes... -Oui, mais revenons à ce qui te préoccupe d'abord et tâchons de trouver une solution afin de juguler tout ce marasme qui t'empoisonne la vie. Il baisse les yeux et se met à jouer avec sa cuillère : -Je ne sais trop quoi te dire... Mordjana veut un enfant, et Hasna ma mère veut que... -Hasna n'a rien à dire là-dessus... Ce sujet vous concerne, Mordjana et toi... De quoi je me mêle donc ? Il allait lui dévoiler les intentions de sa mère et leur conversation du matin, mais il se ravise. Le moment était mal choisi entre eux, et puis Ilhem va peut-être penser qu'il voulait juste la séduire... Il se lève et remet son blouson : -Merci pour ce café... C'était un plaisir de te revoir en ce début de matinée... -Ce plaisir est partagé... Tu pourras revenir autant de fois que tu en auras envie Samir... Elle se met devant lui et se hisse sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Sans trop hésiter, le jeune homme la prend dans ses bras et l'étreint fortement avant de s'emparer de ses lèvres. Ilhem se laisse aller ... Y. H. (À suivre)