Au total 98 bijoutiers prendront part à la manifestation, avec une grande variété de production artisanale. La 12e édition de la Fête du bijou berbère s'ouvrira à compter de ce 30 juillet dans la localité d'Ath Yanni, à l'initiative du comité locale des fêtes, en collaboration avec l'Assemblée communale et avec, comme d'habitude, la participation de nombreux artisans bijoutiers. Comme chaque année, la fête est, certes, attendue avec impatience par les nombreux artisans qui en trouvent une opportunité à ne pas manquer pour écouler leurs produits. Mais pas seulement : "C'est une occasion d'étaler tout le génie du bijoutier d'Ath Yenni qui, au fil des siècles, a fait de la transformation de l'argent un véritable art et créé ainsi un label dont la notoriété a largement franchi les frontières du pays. Plusieurs wilayas des quatre coins du pays prendront part à cette manifestation annuelle. Bouira, Béjaïa, Tamanrasset, Sétif, Bordj Bou-Arréridj et d'autres encore seront au rendez-vous", nous a confié le président de l'APC locale. "Au total 98 bijoutiers prendront part à la manifestation avec une grande variété de production artisanale, ce qui ne manquera pas de contribuer à la réussite de cette édition", ajoutera Smaïl Deghoul, le président de l'APC. En plus du nombre de participants qui auront ainsi à offrir une grande diversité dans les produits, Ath Yenni dispose d'un atout non des moindres pour réussir sa manifestation. Il s'agit du label du bijou berbère d'Ath Yenni, qui n'a plus à démontrer sa qualité, sa finesse et la dextérité de ses virtuoses. "Ath Yenni sait répondre à toutes les exigences en la matière", nous a assuré un jeune bijoutier d'Ath Larbaa en expliquant : "Nous nous adaptons pour survivre aux exigences du temps et à la bourse de notre clientèle avec des pièces finement travaillées, légèrement alimentées en coraux et le tout embaumé dans de la résine". À travers cette manifestation, la Chambre d'artisanat et les services de l'APC de Beni Yenni visent, en plus de la relance de l'artisanat, une relance du tourisme solidaire. "C'est là l'objectif final de cette fête, car il n'y a pas que les bijoutiers qui ‘profitent' de tout ce beau monde qui déambule sur les collines oubliées pendant une bonne semaine, la manifestation crée une dynamique et une relance économique à travers les petits commerces villageois", expliquent les responsables locaux. Ce que d'aucuns regrettent aujourd'hui, c'est que peu de bijouteries exposent le bijou ancien sur leurs étals. "Ceux qui connaissent la valeur artistique et culturelle avec son contenu et sa charge historique ne comptent pas et ne lésinent pas sur les moyens pour s'offrir le vrai bijou berbère d'antan avec ses décors authentiques, ses formes et ses remplissages d'émaux massifs". C'est évidemment l'une des conséquences de la crise que connaît le secteur, avec la cherté de la matière première et la rareté du produit brut. Signalons tout de même que la 12e édition sera organisée sous le signe de "l'art et l'économie". Comme l'indique si bien le slogan, l'heure est à la sauvegarde du métier, pourvoyeur de fonds, de travail et d'argent. L. B.