Un "concessionnaire" peut brasser un chiffre d'affaires de 50 à 100 millions de centimes par jour, d'où des résistances à la mesure. La décision du ministère de l'Intérieur d'interdire la concession des plages est-elle appliquée ? Nous nous sommes rendus, pour le vérifier, à Palm Beach et Zéralda, des plages de la côte ouest d'Alger. Le premier site balnéaire en cette fin de juillet défie la mesure. D'abord, on ne retrouve pas, après une place de parking payée à 100 dinars, de plages gratuites. Il faut débourser 1000 dinars pour un parasol, quatre chaises, une table. Pourtant, l'endroit n'est pas net. À quelques mètres, on peut apercevoir des eaux usées se déverser. Mais cela ne dérange nullement les estivants. Plus loin, on se retrouve dans un espace apparement privé, jouxtant le Sultan club. Là, les prix sont plus élevés, pour deux transats, il faut payer 2000 dinars, pour quatre transats le double. Palm Beach : 1 000 dinars pour des parasols près des égouts Presque le même topo pour les plages proches du complexe touristique de Zéralda. Pas d'espace public. Les espaces privés dominent. Comme à Palm Beach, il faut payer 1000 dinars pour un parasol, une table, quatre chaises. Ce qui étonne, lorsque nous nous sommes rendus sur les lieux, c'est l'absence de maîtres-nageurs de la Protection civile, du moins une présence bien visible. Ce qui donne une impression d'insécurité. Contrairement à Palm Beach, pas d'eaux usées à l'horizon. Les employés qui s'occupent de la gestion de ces plages nous précisent qu'il ont établi une séparation entre les espaces réservés aux familles et ceux dédiées aux jeunes pour éviter les problèmes de "voisinage". Ce business des plages est ainsi fort lucratif. Un "concessionnaire" peut brasser un chiffre d'affaires de 50 à 100 millions de centimes par jour, d'où les résistances à la mesure d'interdiction de la concession des plages. Zéralda : 1000 dinars pour des parasols loin des égouts À l'APC de Zéralda, on nous explique que ce business des plages est actuellement illégal. "L'APC de Zéralda ne donne pas les plages en concession depuis 2004. Les jeunes qui louent les parasols, les tables et les chaises dans les plages proches du complexe touristique de Zéralda s'adonnent à une pratique illégale. Nous ne leur avons pas donné l'autorisation", affirme le vice-président de l'APC de Zéralda, Lakhdar Hlassi. L'élu ajoute que la gendarmerie a effectué une opération coup de poing sur ces lieux et qu'elle avait saisi une quantité de parasols. Nous lui rétorquons que ces jeunes ont repris tranquillement leur business depuis. Il nous répond qu'il appartient aux agents de l'ordre de faire respecter la décision du ministère de l'Intérieur : gratuité des plages et interdiction de la concession des plages. Le vice-président de l'APC nous apprend, en revanche, que la mesure est appliquée dans quatre plages de la commune : Khelloufi I, Khelloufi II, Plage familiale et Champ de tir. L'office public chargé des parcs et activités de loisirs (Opla) y distribue gratuitement parasols, tables et chaises contre remise de la carte d'identité. K. R.