Elle a fait moins de bruit mais elle a dévoilé plus de génie. Plus d'innovation, donc de talent. Sans bien sûr surprendre. Inaugurée jeudi dernier, la fête du bijou d'Ath Yenni a tout simplement de quoi épater le visiteur ! Il n'y avait certes plus les grandes foules des années passées à Ath Yenni, jeudi dernier lors de l'inauguration de la 12e Fête du bijou. à l'école moyenne Larbi-Mezani où se déroule la traditionnelle cérémonie d'ouverture, il y avait, cette fois-ci moins de folklore que d'habitude. Sur ses stands d'exposition, il y avait, par contre, plus de génie et d'innovation. De la splendeur à troubler les regards. Transformés par des mains habiles d'artisans animés d'un esprit des plus inventifs, l'argent et le corail, ces matières de base artistiquement et, surtout, méticuleusement mariées, ont donné lieu à ce qu'il y a de plus fascinant en matière de bijouterie. L'école d'Ath Yenni, qui abrite cette manifestation qui prendra fin demain, s'est ainsi transformée en un véritable musée à ciel ouvert où tout le génie séculaire des Ath Yenni était présent pour subjuguer. Le coup d'envoi de cette édition maintenant vieille de 12 ans a été donné par le président d'APW de Tizi Ouzou, le président d'APC de la localité, une représentante du ministère du Tourisme et de l'Aménagement du territoire, un représentant du wali et les habitants de cette région. Au total, 95 artisans bijoutiers ont participé à cette manifestation placée, cette année, sous le thème "L'art et l'économie". Le choix de ce thème n'est évidemment pas fortuit. Il était temps de sortir le bijou du folklore pour en faire un levier économique dans cette localité qui compte parmi les plus déshéritées de la région. "Il s'agit d'entretenir la longue tradition qui s'appuie sur un produit à la célébrité consacrée et d'offrir à ceux et à celles qui s'adonnent avec amour à la fabrication du bijou la possibilité de jouer un rôle effectif dans l'économie locale, surtout que la région d'Ath Yenni, avec sa topographie difficile, est peu pourvue en termes de ressources", a estimé Ismaïl Deghoul, le président d'APC, qui chapeaute également le comité des fêtes, organisateur de cette édition. Le président d'APW, Hocine Haroun, qui n'était pas resté de marbre devant cette vision exprimée, a réaffirmé toute la disponibilité de l'institution qu'il dirige à accompagner et surtout assister les artisans dans la pérennisation et le développement de cette activité. Pour Mme Khelout, représentante du ministère du Tourisme, le vœu du président d'APC n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd tant, a-t-elle souligné, le département qu'elle représente ne s'attelle pas seulement, depuis quelques années, à organiser des formations au profit des bijoutiers et à multiplier les salons pour répondre au souci majeur des artisans en général, et des bijoutiers d'Ath Yenni en particulier, et qui est la commercialisation du produit sur le marché, mais aussi de rendre disponible la matière première, notamment le corail qui continue de se dresser comme une des plus sérieuses contraintes devant les bijoutiers. "Un décret exécutif vient d'être publié pour permettre aux artisans bijoutiers de bénéficier d'un quota de 70% du corail produit. En ce sens, l'opérateur public Agenor a été désigné pour sa commercialisation", a-t-elle assuré. SL.