« La population de Beni-Yenni s'est mobilisée pour rendre un hommage à toutes ces femmes et ces hommes qui continuent, malgré les aléas économiques, de perpétuer cet art séculaire tant ils savent que ce rendez-vous est important pour l'économie de la région et, surtout, pour la survie de ce métier ». C'est par ces paroles que le P/APC de Beni-Yenni, Ismail Deghoul, a procédé à l'ouverture de la 11e édition de la fête du bijou en présence, notamment, de Mme Aicha Khelout, directrice centrale au niveau du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, chargée de l'artisanat. L'engouement suscité par cette fête a drainé 87 participants contre 64 l'année dernière. Si bien que pour cette édition, les bijoutiers et artisans venus, outre de Tizi-Ouzou, des wilayas de Tamanrasset, Tlemcen, Sidi-Bel-Abbès et Bejaia ont été installés au niveau de deux structures, le CEM Larbi-Mezani et la maison de jeunes Keddache-Ali. Cette forte participation n'a pas empêché les organisateurs de rappeler au directeur du tourisme et de l'artisanat de la wilaya, M. Ghenouchi, que le projet d'un centre de l'artisanat de bijouterie, au chef lieu de Beni-Yenni, qui servira de lieu d'approvisionnement et de commercialisation, ne s'est toujours pas concrétisé une année après son annonce. Ils ont également demandé l'ouverture, dès la rentrée prochaine de la formation professionnelle, d'une section bijouterie au niveau du CFPA de Beni-Yenni pour une meilleure prise en charge de cette activité. De leur côté, des artisans se sont plaints de la cherté de la matière première qui, depuis son entrée en Bourse, oscille entre 95.000 et 100.000 DA alors que le corail est à un prix inabordable. A propos de corail, le président de la Chambre nationale des métiers a annoncé qu'une convention interministérielle prévoit le prélèvement d'un quota annuel de 1.200 kg de corail pêché au profit des 1.200 artisans bijoutiers à l'échelle nationale dont 60% pour la seule wilaya de Tizi-Ouzou. Les artisans souhaitent aussi voir les pouvoirs publics les soutenir par des allégements fiscaux. Ils ont, en outre, interpellé l'entreprise Agenor pour qu'elle adapte ses prix au cours mondiaux. « Nous payons parfois la matière première plus chère qu'elle ne l'est sur le marché mondial », signale un bijoutier. Les organisateurs ont tenu à rendre un hommage particulier à une habitante de la localité décédée la veille de cette ouverture dans un accident de la circulation en annulant les activités festives prévues lors de cette cérémonie inaugurale.