Après la porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, c'est au tour du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) d'apporter son soutien à la ministre de l'Education, cible des islamo-conservateurs après la proposition d'introduire les langues maternelles dans les cycles préparatoires. "En ce qui nous concerne, nous continuerons à soutenir toute initiative qui ira dans la refonte du système éducatif et qui tirera l'école algérienne vers le haut", a indiqué le Satef dans un communiqué rendu public jeudi dernier. Dans son document, le syndicat s'en prend aux détracteurs de la ministre de l'Education en affirmant que cette polémique est un faux débat. "Nous disons que le problème est ailleurs et ces gens-là sont connus pour leur esprit rétrograde et arrière-gardiste et leur immobilisme criant. À chaque fois que l'Algérie essaie de faire un pas en avant, ils s'arc-boutent pour l'empêcher de s'épanouir et de s'élever au rang des nations modernes et civilisées", a ajouté le syndicat. D'après le Satef, les personnes qui s'opposent aux réformes sont celles qui considèrent qu'elles ont le plus à perdre. "Des gens qui ont acquis des avantages et des postes sans aucune compétence ni diplômes se retrouvent aujourd'hui menacés", a-t-il souligné. Pour le syndicat, les opposants à la réforme sont des bras cassés qui continueront à faire barrage à tout progrès. Pour le Satef, l'actuel système éducatif arrange les conservateurs, car "ils sont pour l'abrutissement du peuple algérien comme cela a été programmé par leurs chefs du système", a expliqué le syndicat. Par ailleurs, le syndicat ne cache pas son étonnement face à cette féroce campagne, lancée par les opposants à la réforme et l'introduction des langues maternelles dans nos écoles. Il a rappelé que dans les années 70, ils importaient des "caissons de drogue", une expression empruntée au poète Aït Menguellet qui fait allusion, dans un de ses textes, au recrutement massif des enseignants orientaux et notamment égyptiens, en Algérie. "Durant les années 1970, l'Algérie a fait appel à des enseignants égyptiens qui dispensaient des cours en arabe égyptien et personne n'a rien dit. Comment acceptent-ils le dialecte égyptien et refusent-ils leur propre langue maternelle", s'est-il étonné. D'ailleurs, le syndicat rappelle et se dit contre une importation aveugle et suiviste de systèmes d'enseignement car chaque pays à ses spécificités et son climat bien déterminé. "Nous avons un pays très vaste et au lieu que cela soit une richesse, cela est devenu pour nous un problème", déplore-t-il. "Notre école est sinistrée et nous l'avons dit bien avant Mme Greffou qui, elle aussi, a subi dans le début des années 1990 les affres et les insultes que subit encore aujourd'hui Mme Benghebrit de la part de ces mêmes bras cassés inertes et que ne font que dans la critique", a-t-il observé. D.S.