La région des Beni Chougrane est à vocation agricole, un secteur dont est incluse la viticulture. En effet, la wilaya de Mascara a depuis l'ère coloniale cultivé le vignoble, notamment le vin rouge dont les labels "Mascara", "Coteaux de Mascara" "El Bordj" pour ne citer que ces derniers ont largement dépassé nos frontières de par leur qualité et leurs quantités. Ces vins bonnissaient dans des caves réalisées à cet effet en grand nombre par les colons dont certaines, faute de produits vinicoles, ont été aménagées pour le stockage de la pomme de terre ou de l'oignon. Toutefois, depuis plusieurs mois déjà, presque chaque jour, les services de sécurité tous corps confondus, procèdent à la saisie de boissons alcoolisées et à l'arrestation des personnes auteurs de transports clandestins ou de ventes illégales de ces produits en provenance des wilayas limitrophes. Ce contraste a pris de l'ampleur depuis que les autorités locales avaient pris la décision d'interdire la vente des boissons alcoolisées dans le centre des agglomérations. Ainsi tous les débits de boissons (dépositaires, bars et autres) ont été fermés et les restaurants dits de luxe ne servent plus d'alcool avec les repas. Dans ce contexte et pour leur consommation, les clients sont obligés de s'approvisionner ailleurs. Ainsi, mettant à profit cette opportunité, les intermédiaires n'hésitent pas à se rendre dans les wilayas limitrophes pour ramener clandestinement, tout en s'exposant aux risques, les produits très demandés et revendus circonstances obligent à des prix exorbitants. En dépit des requêtes formulées aussi bien par les revendeurs que par les consommateurs pour l'annulation de la décision mettant un terme à la vente des boissons alcoolisées, les autorités locales restent inflexibles pour des raisons évidentes jugées appropriées. Elles justifient cette initiative par le fait qu'aucun revendeur n'exerçait jusque-là conformément à la réglementation en vigueur. Ces revendeurs, selon nos sources, ne possédaient pas de registre du commerce précisant la vente de boissons alcoolisées et certains détenaient des registres au nom de tierces personnes. Certes l'interdiction de la commercialisation légale est bon gré, mal gré respectée mais la consommation quant à elle de ces produits recensés comme étant dangereux est toujours d'actualité. En dépit de ces interdits, l'alcool est commercialisé comme en témoignent les nombreuses saisies opérées et les nombreux conducteurs contrôlés positifs au volant et condamnés. A. B.