Le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daech) a accusé, hier, les dirigeants d'Al-Qaïda et d'Al-Mourabitoune, respectivement Aymen al-Zawahiri et Mokhtar Belmokhtar, d'être derrière l'offensive des milices islamistes qui ont chassé ses troupes en juin dernier de la ville côtière de Derna, dans l'est de la Libye, ont rapporté, hier, les médias libyens. Daech a distribué des tracts dans lesquels il promet de se venger contre les deux dirigeants islamistes, affirmant qu'ils se trouveraient actuellement à Derna. Donné pour mort par les autorités libyennes de Tobrouk (reconnues par la communauté internationale), dans le raid mené par un drone américain en Libye, Mokhtar Belmokhtar aurait été blessé dans les combats qui ont opposé Daech aux "Conseil des combattants de Derna (milices islamistes proches de l'idéologie d'Al-Qaïda)", a ajouté la presse libyenne, citant des extraits du tract en question. En réaction à la diffusion de ce tract, le "Conseil des combattants de Derna" a affirmé qu'il s'agissait d'une tentative désespérée de Daech pour amener la communauté internationale à intervenir en Libye, ce qui ajouterait davantage de confusion et d'anarchie dans ce pays, en guerre depuis la chute de l'ancien régime de Tripoli fin 2011. Mais l'éventualité d'une intervention étrangère, même arabe, s'éloigne de plus en plus, si l'on se fie aux récentes déclarations des diplomates italien et libyen, ainsi que celle signée par les membres de la Ligue arabe la semaine dernière, à l'issue d'une réunion urgente au Caire. Hier, le général à la retraite Khalifa Haftar a affirmé avoir besoin de soutien matériel, lors d'un point de presse à Amman, en Jordanie. L'actuel chef d'état-major de l'armée libyenne loyale au gouvernement de Tobrouk a accusé, par ailleurs, le Qatar, la Turquie et le Soudan de soutien aux groupes terroristes islamistes présents en Libye, mais sans s'étaler sur le comment de ce soutien dont a déjà parlé un de ses collaborateurs dans les colonnes du quotidien londonien en langue arabe Al-Arab. L. M.