De nombreux parents des victimes sont venus de France et de Belgique pour prendre part à cette commémoration douloureuse. Le 27 décembre 1994, la ville de Tizi Ouzou aura vécu un drame effroyable avec l'odieux assassinat de quatre Pères Blancs : Christian Chessel, Jean Chevillard, Alain Dieulangard et Charles Deckers. Le dernier nommé aura sacrifié presque toute sa vie au profit de la jeunesse de Tizi Ouzou qui fut consternée à l'époque par la tragique disparition du Père Deckers et de ses trois compagnons victimes du terrorisme aveugle qui s'était alors abattu sur tout le pays. Dix ans après, presque jour pour jour, le Père Deckers et ses compagnons auront eu droit, durant ce week-end, à un recueillement fort émouvant où de nombreux citoyens de Tizi Ouzou se sont inclinés à la mémoire des défunts et ce, en présence de l'Archevêque d'Alger, Mgr Tessier, des ambassadeurs d'Italie, de France et de Belgique ainsi que de nombreux pères blancs venus d'Alger, d'Oran et d'autres régions d'Algérie. Pour la circonstance, de nombreux parents des victimes sont venus de France et de Belgique pour prendre part à cette commémoration douloureuse, qui aura permis durant les deux jours du week-end, à la foule nombreuse de se recueillir à la mémoire des défunts et d'apprécier, à juste titre, le parcours des quatre religieux à travers des tables rondes et des témoignages ainsi que des expositions de photos et d'articles de presse. Comme pour immortaliser le souvenir du père Deckers et de ses compagnons, les anciens élèves des Pères Blancs de Tizi Ouzou ont décidé, en ce dixième anniversaire de cette horrible tragédie, de créer leur propre association dénommée El Maâouna (l'entraide), un nom symbole que portait, jadis, le fameux foyer culturel des Pères Blancs de Tizi Ouzou, où grandirent et s'épanouirent de nombreux jeunes de kabylie devenus, aujourd'hui de hauts cadres de la nation. Visiblement émus par tant de gratitude et de reconnaissance de la part de la population kabyle, les parents des victimes, et notamment les quatre frères et sœurs du Père Charles Deckers, venus spécialement d'Anvers (Belgique), avaient bien du mal à exprimer leur peine, mais surtout leur fierté pour combattre un fait que la ville de Tizi Ouzou et la Kabylie tout entière n'auront pas oublié : le Père Deckers et ses compagnons pour “toute la bonté, la générosité et la solidarité dont ils ont fait preuve durant tout leur parcours, tout en sacrifiant leur vie pour un pays qu'ils ont tellement aimé, une Algérie qui, en fait, ne les a guère oubliés”, pour reprendre une intervention très remarquée de l'Archevêque d'Alger, Mgr Tessier. Enfin, il est à noter que cette commémoration a pris fin, hier, par la pose de la première pierre de la construction d'une bibliothèque sur les lieux mêmes où furent assassinés les quatre Pères Blancs de Tizi Ouzou, le 27 décembre 1994. L'Archevêque d'Alger, Mgr Tessier, et le président d'APC de Tizi Ouzou, Mohand Chérif Aït Ahmed ont ainsi dévoilé symboliquement la plaque commémorative portant ce projet et dédiée à la mémoire des disparus. B. T.