Etabli par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), le document fait ressortir un grand nombre de femmes journalistes présentatrices et peu sur le terrain. Doit-elle être confinée dans le rôle de la présentatrice faisant bonne figure dans les médias audiovisuels ? La question reste dûment posée quant à l'image des femmes dans les médias dans l'étude menée par la Laddh en collaboration avec Mena Media Monitoring (MMM). Le document fait, carrément, ressortir la faiblesse de l'intervention des femmes journalistes sur des sujets sérieux comme la politique et l'économie ou une participation accrue sur le terrain à travers des reportages consistants. S'appuyant sur des chiffres, l'étude en question avance que 42,61% des reportages sont réalisés par les femmes qui représentent 55,70% des journalistes envoyées sur le terrain. Les présentatrices sont, en revanche, plus nombreuses que leurs homologues masculins avec 53%. À noter que le rapport a été mené entre le 28 janvier et le 17 février 2015 prenant en compte le suivi d'émissions de quatre radios publiques et de quatre télévisions, la chaîne publique A3 et trois chaînes privées, Ennahar, Echourouk et KBC. En d'autres termes, ce sont les médias audiovisuels qui sont ciblés même si le rapport souligne au passage que le paysage médiatique algérien compte 150 quotidiens, 40 chaînes de TV privées de droit étranger. Le constat porte sur une forte présence de l'élément féminin qui ne reflète pas pour autant la visibilité des femmes dans les médias. La participation effective reste très faible par rapport aux hommes. Les tableaux comparatifs en termes de degré de visibilité globale des femmes dont un taux de 29,84% avec une grande disparité entre les médias observés. Le document montre que sur un total de 14 108 des apparitions des sujets externes, 1 910 seulement sont des femmes et qu'une personne sur cinq dont parlent les télévisions est une femme. Dans la conclusion, l'étude démontre que les sujets féminins sont rarement visibles dans le domaine de la politique avec seulement 10,05% et 9,86% en économie. Les inégalités de genre entre journalistes se présentent avec 5,41% des femmes pour animer des débats d'information à la télé. Les femmes sont particulièrement présentes pour présenter les informations avec un taux de 47,90% à la télé et 53,85% à la radio. En revanche, pour animer les émissions de divertissement, on retrouve une domination féminine. En clair, en dehors des news où les voix et visages féminins dominent, les rôles sont très mal distribués. Et c'est d'ailleurs à ce titre que les concepteurs de ce document recommandent aux journalistes de rompre avec les stéréotypes et les idées reçues qui abondent dans les rubriques "légères" et de divertissement. Les journalistes devraient éviter à tout prix les affirmations discriminatoires et les généralisations sur les genres : "les femmes sont..."/"Les hommes sont". Quant aux émissions où le public intervient, ils devraient jouer leur rôle de modérateur avec plus de zèle en commentant les discours discriminatoires émis en direct par les participants. Les journalistes devraient aussi vulgariser les engagements de l'Algérie vis-à-vis de la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. "Un texte qui est très mal connu en Algérie", note le document qui adresse également des recommandations aux responsables des médias et à l'adresse de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel. N.S.