Le discours prononcé, hier à l'ouverture de la session parlementaire d'automne par Mohamed-Larbi Ould Khelifa, président de l'APN, cache mal la crainte du pouvoir face au risque d'une crise économique aiguë qui plane sérieusement sur le pays, suite à la baisse sensible des recettes pétrolières. Reconnaissant ce contexte de "conjoncture économique particulière", M. Ould Khelifa a jugé ainsi que la présente session "exige de s'armer de patience et de confiance afin de mettre en œuvre les objectifs inscrits au programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et de vaincre les défis auxquels font face l'Etat et la société". D'où son appel à "la conjugaison des efforts et la création d'un consensus entre les partenaires politiques et les organisations socioculturelles afin de sauvegarder la sécurité et la stabilité de l'Algérie". Dans sa tentative de minimiser les alertes de l'opposition, d'experts et des médias sur les risques d'une crise profonde, qu'il qualifie de "simples points de vue et d'analyses", le président de l'ANP a longuement défendu le bilan de Bouteflika. Selon lui, la panique serait le résultat d'"une vague de pessimisme et de désespoir, véhiculée par certains leaders de partis et autres experts et médias qui ont dressé un tableau noir sur la situation économique et monétaire actuelle de l'Algérie". Or, juge-t-il, "il existe des réalités objectives qu'il faut rappeler". Cela, même si, paradoxalement, il ne veut pas "minimiser les difficultés, ni s'éloigner de toute tentative d'affolement ou de panique" ! M. Ould Khelifa préfère, cependant, faire l'éloge du bilan de la gouvernance de Bouteflika. "Depuis le début du millénaire, sous le leadership du président Abdelaziz Bouteflika, une vision stratégique du développement qui lui a valu d'élever son niveau d'immunité monétaire et une capacité à anticiper les crises financières et monétaires et la chute des prix des hydrocarbures, qui est une crise internationale à laquelle font face la plupart des pays, y compris les grandes économies mondiales." Pour étayer ses propos, il citera les axes principaux de cette "vision stratégique" dont le paiement anticipé de la dette extérieure, le règlement des équilibres financiers et monétaires globaux, la rationalisation des dépenses publiques. Ce qui a, selon lui, "permis d'engranger une réserve inégalée en devises et d'importants capitaux au Fonds de régulation des recettes". Et d'ajouter que "l'Algérie a pu, grâce à cette stratégie de développement, se hisser au niveau des indices internationaux de développement et renforcer la stabilité financière de son économie, (...)". Le président de l'Assemblée estime, de ce fait, qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer outre mesure. Il a appelé, par conséquent, ceux qu'il a qualifiés de "partenaires au service de la nation à être optimistes", non sans les rassurer sur "le présent d'une Algérie stable et sûre". F.A