D'aucuns sont conscients des potentialités de cette wilaya en matière de production de lait dans ce grand bassin laitier. Elle est l'une des plus importantes wilayas à pouvoir relever le défi. Le lait constitue un produit de base dans le modèle de consommation. Les populations à faibles revenus recourent généralement à la consommation du lait du fait qu'il peur suppléer à d'autres produits coûteux comme la viande par exemple. Avec la chute du prix du pétrole, l'avenir est dans l'agriculture et notamment dans la filière lait pour réduire la facture des importations alimentaires en général et la poudre de lait en particulier qui s'élève à des millions de dollars chaque année. La wilaya de Souk Ahras a caracolé durant quelques années en tête de la production de cette matière vitale notamment en 2012 où elle a enregistré 97 millions de litres dont 38% collectés. D'aucuns sont conscients des potentialités de cette wilaya en matière de production de lait dans ce grand bassin laitier. Elle est l'une des plus grandes wilayas à pouvoir relever le défi. Avec 2331 éleveurs identifiés et un cheptel de 23 230 vaches laitières, selon l'inspecteur vétérinaire, la wilaya de Souk Ahras alimente plusieurs laiteries des wilayas limitrophes : trois à Oum El-Bouaghi, trois à Guelma, deux à Béjaia, une à Annaba, une à El-Tarf, une à Khenchela et deux au chef- lieu de wilaya. Les professionnels du lait estiment qu'avec toute cette production, la wilaya de Souk Ahras trône toujours en tête. Il est à signaler que les vaches surtout des régions de Aïn Seynour et Mechroha produisent un lait de qualité du fait de leur alimentation dans des espaces naturels. L'investissement dans ce créneau, dans la mesure où toutes les conditions sont réunies, est générateur de postes d'emploi durables. La laiterie Behidji implantée à Aïn Seynour s'étale sur une superficie de 1500 m2 et emploie 20 personnes. Cette petite laiterie a démarré la production le 18 février 2014, une date symbolique qui coïncide avec la date anniversaire de la Journée du chahid. 57 collecteurs se relaient chaque jour pour livrer 92 000 litres de lait cru. La production journalière de 12 heures de travail est estimée à 8700l/j mais selon le gérant, les ambitions sont revues à la hausse et bientôt il sera procédé au lancement de la production de jus. La quantité produite sera de 15 000 bouteilles/j. Le coût du projet est estimé à 22 millions de dinars. Pour varier la production, une demande sera introduite prochainement au niveau du Calpi pour l'acquisition d'un terrain pour la création d'une ferme avec 1000 chèvres et un projet de production de fromage de chèvres. La laiterie Hammada, quant à elle, est implantée dans la zone industrielle du chef-lieu et s'étend sur une surface de 5000 m2 avec un bâti de 600 m2 en R+1. Sa date de création remonte à 1999 et l'entrée de la production le 1er mars 2002. Elle emploie 20 personnes et 11 livreurs. 28 collecteurs ramènent en moyenne chaque jour une quantité de lait évaluée à 60 000litres, alors que la production journalière est de 15 000l/J. La laiterie est équipée de matériel de pointe pour la réception et la transformation du lait cru. Actuellement, l'usine produit du lait de vache pasteurisé conditionné en sachets et du lait en poudre recombiné. Des essais pour la production du lait de vache écrémé sont en maturation. Une possibilité de production de beurre et de crème fraîche est à l'étude. L'usine a acquis le matériel pour la fabrication du fromage qui sera lancée prochainement. Selon le propriétaire de la laiterie, le projet en cours est d'abord de rentabiliser l'existant puis se lancer dans les produits dérivés. Malgré le soutien de l'Etat dans ce domaine pour promouvoir et développer ce créneau à savoir soutien au fellah avec l'octroi de 12 DA au litre, 5 DA au collecteur, soutien dans les aménagements des étables à hauteur de 30%, l'acquisition de machines à traire, matériel d'irrigations, acquisition de cuves, il reste que ce créneau est confronté à des problèmes qui freinent le décollage. De l'avis de tous, l'éleveur est confronté à la cherté des aliments, l'absence de mains-d'œuvre et surtout au manque d'eau dans certaines régions. À propos du manque d'eau, nous l'avons constaté lors de notre visite à la laiterie Hammada où les machines étaient à l'arrêt depuis plus d'une dizaine de jours.