Pour le Front des forces socialistes (FFS), les réponses du gouvernement à la crise que traverse le pays ne sont que des mesures conjoncturelles, loin d'être à la dimension de la crise. Ces mesures "ne visent qu'à donner le change à l'extérieur et à jouer les pompiers à l'intérieur", a affirmé le premier secrétaire national du FFS, Mohamed Nebbou, dans son discours lors de son allocution à l'ouverture de l'université d'été du parti, hier, dans la station balnéaire de Souk El-Tenine, à l'est de Béjaïa. "Le pouvoir actuel veut rassurer les décideurs internationaux sur la stabilité du pays, fortement chahutée pendant l'année écoulée, et sur l'intégrité du processus de décision de l'Etat, mais les puissants exigent la stabilité pour sauvegarder leurs intérêts", a-t-il soutenu. "Sur le plan intérieur, poursuit-il, le pouvoir tente de reprendre la main." "Il recourt, une fois de plus, aux circuits traditionnels, Cnes, tripartite, collectivités locales éventuellement et déconcentration des problèmes dans les wilayas. C'est peine perdue, tant qu'il n'y a pas de concertation, de dialogue social réel et de décentralisation véritable", estime-t-il. Comme souvent, le FFS ne croit pas à une sortie de crise avec les méthodes usitées jusque-là par le pouvoir. Pour lui, un changement est plus que jamais nécessaire pour mettre le pays à l'abri des diverses menaces. "Sur un plan plus général, je suis convaincu que le pouvoir ne s'en sortira pas avec les méthodes déjà mises en œuvre par le passé. C'est trop peu et trop tard, et le pays est toujours en attente de changements réels, que ce soit sur le plan politique, économique ou social. Le pouvoir est en panne d'une vision et d'un projet d'avenir", assure Nebbou. Devant les quelque 400 participants, dont des membres du présidium, à l'image d'Ali Laskri, des députés du parti, des élus, des syndicalistes et des représentants de la société civile, le responsable du FFS a décliné ce qui peut constituer, à ses yeux, une sortie de crise qui doit s'articuler autour de la construction du consensus. "Que l'ensemble des forces organisées dans le pays dépassent les intérêts étriqués pour se consacrer à l'essentiel. Les diversions n'ont pas leur place dans la phase actuelle et dans la hiérarchie des priorités du pays. Enfin, j'estime que le pays a besoin de reconstruire un consensus national fondé sur une approche constituante et sur la construction de l'Etat de droit", a affirmé Nebbou. "Les logiques frontistes ne nous paraissent pas constituer une approche appropriée aux réalités actuelles. Que vaudrait une initiative institutionnelle dont nos compatriotes se défieraient ? De même que les alternances claniques, présentées faussement comme des initiatives citoyennes, voire patriotiques", s'interroge-t-il. Avant de réitérer qu'il n'appartient pas aux Algériens de payer le prix de l'inconséquence de ses dirigeants. "Ce consensus national sera mesuré à l'attention et à la sollicitude envers les couches sociales précarisées, sinon exclues. Nous pensons que des politiques d'austérité, quel que soit leur camouflage, connaîtraient un échec cuisant et se verraient opposer une résistance déterminée et active de notre parti. Ce n'est pas à ces Algériennes et à ces Algériens de payer le prix du désastre dont ils ne sont pas responsables", a-t-il conclu. À noter que l'université d'été du parti est consacrée et dédiée cette année à la communauté universitaire.