Le premier semestre 2015 a enregistré une forte contraction de la liquidité bancaire (-625,92 milliards de dinars) due à la forte baisse des dépôts du secteur des hydrocarbures, a relevé la Banque d'Algérie dans sa note de conjoncture sur les tendances financières et monétaires au premier semestre 2015. "À fin juin 2015, la liquidité globale des banques s'établit à 2104,96 milliards de dinars (2186,83 milliards de dinars à fin mars 2015) contre 2730,88 milliards de dinars à fin décembre 2014", précise la Banque d'Algérie. Cependant, souligne la note de conjoncture, malgré la contraction des ressources, les crédits à l'économie ont poursuivi leur progression au cours du premier semestre de l'année en cours, au rythme de 8,70% (4,33% au premier trimestre) contre 11,72% à la même période de l'année passée. Ce rythme ne semble pas être soutenable sans recours de certaines banques au refinancement auprès de la Banque d'Algérie. Bien qu'il soit en baisse au premier semestre 2015, la Banque d'Algérie continue à résorber l'excès de liquidité bancaire sur le marché monétaire. À fin juin 2015, un montant de 996,90 milliards de dinars a été résorbé dont 679 milliards de dinars au moyen des "reprises de liquidités". Par ailleurs, indique la Banque d'Algérie, sous l'effet de la contraction de la liquidité de certaines banques, le marché monétaire interbancaire a enregistré une augmentation des montants échangés, soit 370,50 à fin juin 2015 (315,50 milliards de dinars à fin mars 2015) contre 96,5 milliards de dinars à fin décembre 2014. Aussi, face à l'amenuisement de l'excès de liquidités et dans le but de dynamiser davantage le marché monétaire interbancaire, la Banque d'Algérie a commencé à réduire graduellement les reprises de liquidités. La Banque d'Algérie reprendra, à partir d'octobre 2015, le refinancement des banques. Ces dernières auront ainsi le choix de recourir au marché monétaire interbancaire ou se refinancer auprès de la Banque d'Algérie. Aussi, pour atténuer l'impact du choc externe sur leurs moyens d'action à partir de l'année en cours, les banques doivent drainer une fraction de la monnaie fiduciaire en circulation en proposant de nouveaux produits financiers et des taux de rendements attractifs. "Etant donné le niveau élevé du ratio monnaie fiduciaire/masse monétaire (M3), estimé à 28,2% à fin 2015, le potentiel pour le développement de l'épargne financière à termes par les banques reste important, d'autant que la loi de finances complémentaire 2015 institue la conformité fiscale volontaire où les banques ont un rôle-clé à jouer", a estimé le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. "Dans le contexte de choc externe, la contribution du segment monnaie fiduciaire (pièces et les billets de banque) à l'épargne financière à terme est potentiellement importante et doit constituer le socle du nouveau schéma de financement bancaire de la croissance, en situation de reprise du refinancement des banques par la Banque d'Algérie", a ajouté M. Laksaci. Interrogé, à l'occasion de la présentation des principales tendances financières et monétaires durant le premier semestre 2015 par le gouverneur de la Banque d'Algérie, sur le programme de mise en conformité fiscale volontaire, le président de l'Association des banques et établissements financiers, Boualem Djebbar, nous a indiqué que les banques ont enregistré quelques opérations. M. R.