Les banques, intermédiaires agréés, doivent transmettre mensuellement à la Banque d'Algérie sur supports magnétique et papier, un état récapitulatif des transferts exécutés, ventilés par mode de règlement. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, est revenu, hier lors de la présentation des tendances financières et monétaires de l'Algérie au premier semestre 2015, sur les mesures prises par le gouvernement et la Banque d'Algérie pour atténuer l'impact du choc externe sur l'économie nationale. "Face à l'acuité du choc externe, les pouvoirs publics ont pris en 2015 des mesures, comprenant, notamment, le resserrement des exigences en matière de normes et un dispositif légal d'encadrement des importations au moyen de licence d'importation", a indiqué M. Laksaci. Parallèlement, la Banque d'Algérie a procédé au renforcement des exigences en matière de détermination de la surface financière de l'importateur pour les besoins de domiciliation bancaire. Elle a également réduit à deux reprises le ratio prudentiel des fonds propres des banques par rapport à leurs engagements au titre du commerce extérieur. En effet depuis, le 1er août dernier "le niveau des engagements extérieurs par signature des banques et établissements financiers ne doit, à aucun moment, dépasser une fois leurs fonds propres réglementaires tels que définis par la réglementation prudentielle en vigueur". Par engagements extérieurs par signature au titre des opérations d'importation, il faut entendre l'ensemble des engagements par signature afférents aux opérations d'importation, déduction faite des dépôts de garantie et provisions constitués en dinars au titre de ces opérations. Les banques, intermédiaires agréés, doivent transmettre mensuellement à la Banque d'Algérie (direction générale des changes), au plus tard le 15 du mois qui suit le mois de référence, sur supports magnétique et papier, un état récapitulatif des transferts exécutés, ventilés par mode de règlement. "La banque d'Algérie a également intensifié les contrôles des opérations du commerce extérieur directement au niveau des agences bancaires", a ajouté M. Laksaci. Par ailleurs, afin d'évaluer leur degré de résistance à la contraction des ressources inhérente au choc externe, la Banque d'Algérie annonce qu'elle effectuera en novembre et décembre 2015 des exercices de stress tests des banques de la place, sur la base des résultats des audits financiers en cours. "Face aux risques d'emballement du cycle financier, il devient particulièrement important de développer les instruments de surveillance macroprudentielle", estime le gouverneur de la Banque d'Algérie. M. Laksaci annonce, aussi, la reprise à partir d'octobre 2015, du refinancement des banques, "après une longue période d'excès de liquidités sur le marché monétaire". Ainsi, la Banque d'Algérie injectera des refinancements dans l'économie nationale. Cependant, le gouverneur, demande aux banques à ce qu'elles aient, dans leur portefeuille, "des effets de qualité éligibles au refinancement notamment des effets privés acceptables au réescompte". Il précise, en outre, que les liquidités qui en résultent "ne devraient pas constituer une source additionnelle d'érosion des réserves de change". Le gouverneur de la Banque d'Algérie précise que "l'injection des liquidités, à travers les banques, devrait se porter sur le financement de l'investissement et de la croissance". M. Laksaci estime que dans le contexte de choc externe, la contribution potentielle du segment monnaie fiduciaire à "l'épargne financière à terme est potentiellement importante et doit constituer le socle du nouveau schéma de financement bancaire de la croissance, en situation de reprise du refinancement des banques par la Banque d'Algérie". D'autant que, affirme le gouverneur de la Banque d'Algérie, la loi de finances complémentaire 2015 a institué la conformité fiscale volontaire où "les banques ont un rôle clé à jouer". M.R.