L'idée a germé au lendemain du violent séisme du 21 mai 2003. Elle a été ensuite inscrite dans l'agenda des priorités liées au développement de la société civile. Chemin faisant, elle s'est transformée aujourd'hui en un projet concret et réalisable sur le terrain. Il s'agit bel et bien de la construction d'un centre de prise en charge psychologique des enfants traumatisés, dont la première pierre sera posée demain à Boumerdès. Précisément, cette structure sera érigée au lieu dit Seghiret, dans la commune de Thénia. Situé à 500 mètres de la plage Les Figuiers, le site ciblé, qui s'étend sur 3 000 mètres carrés, offre une vue panoramique sur la mer. Architecturalement, la conception dudit centre semble être, selon la maquette conçue, une copie conforme d'un pigeon avec des ailes étendues. La première aile représente le bâtiment réservé à la prise en charge psychologique de ces enfants. Ce premier espace est composé de quatre sous-structures. Il est question de quatre salles d'animation, jouxtant deux grandes pièces pour apprentissage, afin d'aboutir à un espace commun où se rencontrent les familles des enfants traumatisés pour échanger expériences et idées autour de ces problèmes. Au milieu de l'édifice, la tête et le bec du pigeon font office du bloc administratif. La deuxième aile constitue le bâtiment qui abritera une crèche pour les bambins. La capacité d'accueil du centre est estimée à 200. Le coût évaluatif du projet est de l'ordre de 50 millions de dinars. Le montage financier est totalement assuré par la compagnie britannique British Petroleum. L'établissement sera officiellement livré dans quatorze mois, après le lancement du projet prévu pour demain. La cérémonie sera rehaussée par la présence des membres du gouvernement ainsi que du directeur général adjoint de BP. Cette louable initiative qui revient à l'organisation des scouts musulmans algériens est susceptible de contribuer à la création de structures spécialisées devant s'occuper de cette catégorie de la société qui en souffre beaucoup, dont les séquelles sont perceptibles au plan comportemental notamment. L'initiateur du projet réputé pour ses actions de solidarité et d'entraide nous a confiés, hier, que “ce centre sera ouvert, outre aux enfants traumatisés après le séisme, aux orphelins, handicapés et autres enfants issus de conflits familiaux ou victimes de violence. Notre choix était porté sur la wilaya de Boumerdès puisque c'était la région la plus ravagée par le tremblement de terre de 2003. Pour ne pas se limiter aux actions ponctuelles, on a donc pensé à lancer quelque chose de durable qui s'inscrit dans le développement de la société civile et élargir la vision à d'autres phénomènes”, a affirmé le premier responsable des SMA, M. Benbraham, avant d'ajouter : “notre souhait est de réaliser une chaîne nationale qui s'intéresserait à cette catégorie de la société. On commence par ce modèle susceptible de contribuer au développement de la société civile. Il est temps d'aller de l'avant en direction des régions enclavées.” Le centre sera principalement animé et encadré par des psychologues et des éducateurs spécialisés. La vocation du centre est locale. Il est destiné à la population de la wilaya de Boumerdès. Il sera baptisé Anis. En attendant de lancer une chaîne de centres de prise en charge psychologique Anis, un téléphone vert sera mis à la disposition des familles. R. H.