En visite de travail et d'inspection, lundi dernier, dans la daïra d'Ifri-Ouzellaguen, le wali de Béjaïa, Ouled Salah Zitouni, aura réussi sa sortie du fait de l'accueil très chaleureux que lui ont réservé les citoyens de cette région de la vallée de la Soummam. Ferme et pragmatique, il s'est montré rigoureux et très critique envers les responsables, ceux de l'administration publique, les élus locaux, mais aussi les gérants de bureaux d'études et les entrepreneurs. Le premier responsable à subir les foudres du wali a été le représentant de la Société de distribution de l'électricité et du gaz (SDE), qui s'est vu infliger une correction proprement scandaleuse, puisqu'en l'absence de son directeur régional, il sera renvoyé illico presto et publiquement. Sa première escale a été le musée d'Ifri, ce lieu hautement historique. Sur les lieux, le chef de l'exécutif de wilaya a fait un constat peu reluisant de l'état dans lequel se trouve le musée, avant de prendre la décision d'inscrire une opération de réfection des lieux. Sollicité par la famille ayant été dépossédée de sa maisonnette qui avait abrité les travaux du Congrès de la Soummam, pour être intégrée au patrimoine historique du musée d'Ifri, M. Zitouni s'est montré attentif à leur doléance, puisqu'il a aussitôt accédé à leur demande de logement. Après avoir visité les locaux du nouveau siège de l'APC d'Ouzellaguen, le wali s'est dirigé vers la localité de Hellouane, un quartier périphérique qui prend l'allure d'un centre urbain, qui accueille, à lui seul, un ambitieux programme de logements dépassant un millier d'unités, toutes formules confondues. Bien que le nombre de logements dont a bénéficié cette localité soit important, il n'en demeure pas moins que le constat fait par le wali relève une autre carence des pouvoirs publics. Il s'agit de l'absence d'une vision globale d'une ville, puisqu'aucun équipement d'accompagnement n'est prévu au niveau de la nouvelle cité de Hellouane, située du côté bas de la RN26. "Arrêtez le massacre !", s'écrie M. Zitouni à l'adresse des responsables présents. Du coup, il leur a ordonné de réserver, d'ores et déjà, des locaux et des espaces devant accueillir les équipements publics, du moins les plus indispensables pour les futurs habitants de cette nouvelle cité de 730 logements. Par ailleurs, à quelques encablures de ce chantier, le wali piquera une colère noire en constatant le retard flagrant qu'accuse le projet de réalisation d'une auberge de jeunes, dont les délais sont fixés à 18 mois. D'une capacité d'accueil de 50 lits, cette infrastructure, relevant du secteur de la jeunesse et des sports, coûtera au budget de l'Etat la bagatelle de 70 millions de dinars. Ayant constaté le retard dans le démarrage des travaux, M. Zitouni a immédiatement ordonné la résiliation du contrat avec le bureau d'études en charge du suivi. K.O.